En janvier, les données de crédit chinoises montrent une forte progression par rapport aux derniers mois constate Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion.
Le crédit bancaire est particulièrement bien orienté. Cette hausse a permis au taux de croissance du crédit global de mettre un terme à la baisse commencée début 2017, en affichant un léger rebond à 10,4%.
Notre analyse
Outre ce regain du crédit, les mesures budgétaires prises par ailleurs montrent effectivement que la croissance redevient à court terme prioritaire pour le gouvernement.
Alors que l’année dernière, les autorités chinoises privilégiaient le deleveraging quitte à peser sur l’activité, Xi Jinping aurait insisté lors d’une réunion récente du Politburo sur la nécessité d’une bonne croissance. Le communiqué faisant suite à cette réunion précise que la prévention des risques doit se faire sur la base d’une croissance stable.
Dans un registre similaire, la PBoC insiste moins sur la nécessité d’une réduction de l’endettement dans son dernier rapport trimestriel où elle annonce également une poursuite de l’assouplissement de sa politique monétaire.
Il ne s’agit pas pour les autorités chinoises de déclencher un fort rebond de la croissance mais plutôt d’éviter un décrochage brutal pour que l’atterrissage lié au passage d’un modèle fondé sur l’investissement à un modèle reposant sur la consommation se fasse en douceur. Tout ceci devrait permettre une stabilisation de la croissance dans les prochains mois, mais cela pose toujours autant de questions sur la capacité de l’économie chinoise à réduire sa dépendance à la dette.