Quelque 45 ans après le livre d’Alain Peyrefitte, « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera », la prophétie s’est réalisée. Dernière pièce en date au dossier, l’ouvrage du journaliste Guillaume Pitron, intitulé « La guerre des métaux rares » où il est beaucoup question de l’Empire du Milieu. Un livre, et son auteur, découverts dans le cadre d'une réunion récemment organisée par Eurizon AM.
Et pour cause : la Chine produit 44% de l’indium consommé au niveau mondial, 55% du vanadium, 65% du spath fluor, 71% du germanium, 77% de l’antimoine… La liste est longue des métaux et terres rares sur lesquels le pays a une emprise stratégique.
Au point que la Chine est en capacité de fixer les cours mondiaux de nombre de ces matières premières. Ce qu’elle n’a pas manqué de faire à partir des années 80, avec une accélération de la tendance à la rétention à partir de 2010.
L’enjeu pour le pays ? Il est double. Economique d’une part puisque que la Chine incite ses clients à installer leurs usines sur son territoire afin de bénéficier des meilleurs prix (faute de quoi l’approvisionnement peut coûter 2 à 7 fois plus cher). Géopolitique d’autre part puisque la dictature communiste peut ainsi contraindre non seulement les entreprises clientes mais aussi les Etats à passer sous ses fourches caudines.
Et le rapport de force est rarement en faveur des pays clients : les besoins en métaux rares ont littéralement explosés au cours des 30 dernières ; que ce soit avec le développement du téléphone mobile (tout de même 9 milliards de combinés en service actuellement sur le planète) et du numérique, de l’automobile ou encore du médical.
Bien sûr, la Chine n’est pas le seul pays montré du doigt dans le livre de Guillaume Pitron. Dans cette guerre des métaux rares, on trouve l’Afrique du Sud, l’Indonésie, la Malaisie… Mais le poids de la Chine est prépondérant.
Surtout, au-delà d’éventuels collusions entre l’administration Trump et le pouvoir russe, l’auteur revient que l’attitude étrangement bienveillante de l’administration Clinton à l’égard de l’Empire rouge concernant des transferts de technologies.
Un livre à lire d’urgence.