Autrefois loué en tant qu’indicateur économique clé, la courbe des taux inversée est moins fiable que ne le suggèrent les Unes des principaux journaux économiques. Analyse par Shamik Dhar, économiste en chef chez BNY Mellon IM.
La courbe des taux a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, surtout la question de savoir si son inversion indique ou non un ralentissement économique imminent.
La courbe, qui marque l’écart de rendement entre les obligations d'État américaines à court et long terme, a souvent été présentée comme étant un véritable baromètre de la santé financière mondiale ou encore comme la "rock star" des indicateurs économiques, voire une prophétie autoréalisatrice et un catalyseur de la récession en elle-même.
C'est compréhensible. Chaque récession américaine depuis la Seconde Guerre mondiale a été précédée d'une courbe des taux inversée (en particulier, le rendement des bons du Trésor à un an a dépassé celui des bons du Trésor à dix ans).
Aujourd'hui, la courbe est au bord du gouffre. Le 14 août dernier, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans est brièvement descendu en dessous de celui des obligations à deux ans, une première depuis 2007. S’en est suivie une chute des marchés boursiers, les investisseurs autour du monde ayant vendu leurs actions craignant une récession imminente.
Ne s’agit-il pas d’une réaction excessive ? Très probablement.
Premièrement, le rôle d’indicateur économique de la courbe est exagéré. Lorsque la politique monétaire était « normale » (en général, lorsque les récessions étaient générées par les banques centrales), son statut était en effet mérité, mais dans le monde post-crise financière mondiale, les choses sont bien différentes.
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