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Xavier Lépine, président du directoire de La Française, est en grande forme dans sa dernière chronique. Morceaux choisis.

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"La Bourse se développe dans la deuxième partie du XIXe siècle face aux besoins de capitaux requis par l’industrialisation. Mais il n’en demeure pas moins qu’en dehors des obligations d’Etat (déjà épargne principale de la classe moyenne), la détention de la majorité du capital des entreprises restait aux mains des familles. Dans une vision très spéculative, seuls les grands projets faisaient l’objet de syndications larges dans le public, dans un contexte d’euphorie collective liée à la colonisation. La Bourse de Paris était à l’époque la première capitalisation mondiale… Elle comptait 2,5 millions de porteurs contre 2 millions aujourd’hui.

De nos jours…

La situation est bien évidemment totalement différente. Les mouvements de capitaux annuels mondiaux représentent plus de 300 fois le PIB mondial et nous sommes passés d’un capitalisme familial à un capitalisme pour compte de tiers. Les investisseurs sont très majoritairement des institutionnels qui, in fine, représentent des centaines de millions de petits "porteurs" : les compagnies d’assurance avec les contrats en euros pour la France, les fonds de pensions, les caisses de retraite, les gestionnaires d’actifs… autant d’agents économiques et fiduciaires pour le compte de tiers.

Cette donne change fondamentalement l’objectif des placements. Il ne s’agit plus de réaliser des conquêtes mais de l’Epargne, dont l’objectif est une consommation différée, le paiement des retraites ou la transmission d’un capital. Les marchés de capitaux, et singulièrement la détention d’actions présente surtout l’intérêt de bénéficier le plus possible de la rente attendue sur le capital.

De cette évidence les conséquences sont multiples : le "gérant pour compte de tiers" va utiliser des benchmarks pour construire son allocation d’actifs optimum afin de satisfaire les objectifs du passif, il doit pouvoir arbitrer et se couvrir en permanence pour satisfaire les objectifs qui lui sont imposés, demandés par ses clients.

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La théorie de la jeune fille de Keynes est devenue la règle : ce qui compte n’est pas de savoir si le prix d’une valeur est justifié mais d’anticiper sur ce que va penser le plus grand nombre pour acheter ou vendre avant le flux et le reflux.

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L’immobilier de rendement, les fonds de dette et d’une manière générale tous les actifs générateurs de flux réguliers, deviennent un élément prépondérant de la démarche d’épargne face à la corrélation et à la volatilité intrinsèques aux marchés de capitaux cotés.

Enfin pour celui qui souhaite rester dans le capitalisme de conquête, le Private Equity est là pour répondre à sa demande.

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L’identification et le suivi des entreprises non cotées ou de petites capitalisations à travers l’Europe est extrêmement complexe et couteux pour les sociétés de gestion puisque par définition elles sont peu visibles et l’approche culturelle doit être dès lors très locale, le rapport temps passé/montant investi étant très élevé. Le taux de faillite de ces entreprises est par nature plus élevé que celui des grands groupes ce qui réduit singulièrement l’espérance de rendement de l’investisseur.

Autant placer un fonds de dette émis par des entreprises de taille européenne dont les noms sont familiers est aisé, autant il est illusoire de penser qu’un directeur financier va proposer à son comité d’investissement un fonds investi dans la dette ou le capital de PME ou d’ETI totalement inconnus…"

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FL/SL