Un mandat a priori simple : travailler le gisement obligataire tous azimuts : govies, corporate, Investment grade, haut rendement, marchés émergents… mais délicat à mettre en œuvre compte tenu de la diversité des profils d’actifs.
Reste, selon Steve Bramley,directeur associé obligations internationnales, que la maison avec plus de 77 milliards d’euros en gestion obligataire dispose de toutes les compétences nécessaires.
Alors que beaucoup de gérants obligataires ont réduit la voilure de leurs fonds en abaissant la duration globale de leurs portefeuilles en raison de la remontée tendancielle des taux d’intérêt, le Flexible Bond (LU1345484874) garde de son côté une duration de 6,1.
Une approche, sinon contre-intuitive, qui va à l’encontre de la tendance actuelle. « Mais la duration apporte 2 choses importantes : du rendement, mais aussi une faible corrélation avec les actions. Et puis, on réalise qu’aux Etats-Unis le « Trump reflation trade » sensé doper l’activité et l’économie risque de ne pas se réaliser, ce qui fait autant de soutien en moins à l’inflation et à la hausse des taux ».
Si le fonds se fixe certaines limites, pas plus de 50% sur du High Yield, en revanche il a carte blanche sur la dette émergente (dans la pratique cette dernière n'a jamais représenté plus de 10% des actifs). De manière générale, la devise est couverte (pas plus de 10% de devises non couvertes) : l’équipe de gestion souhaite minimiser autant que faire se peut la volatilité et ne pas embarquer de mouvements de valorisation au travers des changes.
Le fonds le cas échéant n’hésite pas à recourir à des dérivés (futures, swaps, CDS…), « nous utilisons les dérivés pour ce qu’ils ont été conçus : pour couvrir des risques. Sur la duration par exemple ». Sur le Canada par exemple, l’équipe a adopté une position short, via des futures, dans la perspective d’une remontée des taux. Un pari gagnant basé sur une duration négative de -0,2 en duration et qui a procuré 6 points de base.
Le fonds, qui s’inspire d’une gestion mise en place au Royaume-Uni en 2005, a été lancé début 2016 et affiche une performance de 8,7% sur la période. Reste à voir comment il traversera les prochains trimestres.