Laurent Saint Aubin gérant du fonds Sofidy Sélection 1 (FR0011694256), qui vient de fêter ses 3 ans avec une performance de plus de 13% par an, partage ses convictions sur le secteur de l’immobilier.
Est-ce que la remontée des taux vous inquiète ?
C’est un sujet dont on parle depuis début 2016, donc rien de nouveau. Pour le moment je n’attends pas de hausse brutale dans les mois à venir car les conditions de l’inflation ne sont pas encore revenues en Europe où on garde un taux de chômage important, sauf en Allemagne.
Aujourd’hui, tout le débat est de savoir si on aura une reprise de l’inflation un jour… en effet l’archétype de l’entreprise de nos sociétés, c’est Apple qui sous-traite à travers le monde sans donner le pouvoir d’achat. Cela ne contribue pas à soutenir l’inflation.
Et puis il faut garder à l’esprit que si un jour on assiste à un retour de l’inflation, s’il existe un secteur qui permet de s’en protéger, c’est bien l’immobilier.
Votre maison gère aussi des fonds qui investissent dans du côté comme dans du non coté ; quelle différence faites-vous entres les 2 ?
D’un côté il y a un métier qui consiste à investir dans de l’immobilier orienté perception de loyers sur le long terme. C’est le propre de la SCPI.
Mon métier en revanche est d’investir dans des foncières cotées qui globalement vont acheter des actifs à rénover. Ce n’est donc pas du tout la même façon d’investir dans l’immobilier.
Ce qui m’intéresse, c’est la rotation, les projets et le développement.
Quels sont les marchés que vous privilégiez… et les autres ?
Je raisonne plus en termes de secteurs que de zones géographiques.
Le secteur qui offre les meilleures perspectives selon moi c’est le résidentiel allemand avec un fort déséquilibre entre l’offre et la demande.
Ce que j’aime beaucoup aussi, ce sont les secteurs que j’appelle alternatifs, comme la logistique ou l’hôtellerie. Et puis il y un marché géographique intéressant en ce moment, c’est l’Espagne parce qu’il y a de la volatilité.
Peut-être que je suis moins intéressé par des secteurs traditionnels comme les bureaux (même s’il y a de la croissance, il existe de l’inertie pour augmenter les loyers) ou les commerces qui sont globalement moins chers aux Etats-Unis qu’en Europe.
EF/FL