La réponse réside en partie dans l’époque incertaine dans laquelle nous vivons. Le monde traverse une zone de turbulences, comme en témoignent l’instabilité politique, le sentiment général de privation de droits et l’essor des mouvements populistes. Les tensions étaient déjà fortes avant la pandémie qui n’a fait que mettre en évidence l’aggravation des inégalités. Le changement climatique remet en question la durabilité des ressources naturelles. En cette période d’incertitude généralisée, l’approche ESG met en lumière la stabilité, un principe auquel nous sommes très attachés chez Vontobel Quality Growth.
Les entreprises, leurs collaborateurs et la société sont inextricablement liés. Les collaborateurs des entreprises ne sont pas seulement des ressources importantes, mais aussi des épargnants et des investisseurs. La gestion d’actifs se situe au carrefour de ce monde interconnecté en déterminant comment répartir les capitaux dans l’économie. Cette fonction entraîne des responsabilités, mais aussi des opportunités. Nous sommes convaincus que l’approche ESG joue un rôle déterminant dans l’analyse de la stabilité opérationnelle des entreprises. Il ne s’agit pas d’un luxe ni d’un phénomène de mode, mais d’une composante essentielle de la gestion du risque. Des normes ESG faibles peuvent stimuler les rendements à court terme, mais au prix d’un avenir moins certain.
« Il ne s’agit pas d’un luxe ni d’un phénomène de mode, mais d’une composante essentielle de la gestion du risque. Des normes ESG faibles peuvent stimuler les rendements à court terme, mais au prix d’un avenir moins certain. »
Notre analyse des risques ESG améliore la visibilité à long terme du risque baissier et de la création de valeur des entreprises dans lesquelles nous investissons. En tant qu’investisseurs à long terme et gérants du Vontobel Fund – Global Equity, nous nous considérons davantage comme les propriétaires d’une entreprise que comme des rentiers. Nous adoptons une politique d’actionnariat actif qui requiert une parfaite connaissance des entreprises et nous sommes pleinement conscients du caractère dynamique des problématiques ESG.
L’ESG constitue le fil rouge de notre processus
Réfléchi, notre processus ESG n’est pas rigide. Les scores ESG ne dictent pas notre processus d’investissement, mais font partie des travaux de due diligence préalables. Nous considérons les scores ESG généraux fournis par des sources tierces comme point de départ pour rechercher des signaux d’alarme et non comme un dogme que l’on prendrait pour argent comptant. Ils peuvent également donner une idée du positionnement d’une entreprise par rapport à ses concurrents et accordent du crédit à l’amélioration de la performance au fil du temps.
Toutefois, les notations ne donnent pas d’aperçu sur les changements qu’une entreprise envisage de mettre en place dans le futur et qui influencent ses perspectives. Cet aspect est important certes, car après tout, un bon historique de performance compte, mais l’investissement repose sur des attentes futures. En conséquence, se fier aux seules notations n’est tout simplement pas suffisant. Ainsi, la notation n’aurait pas alerté les investisseurs sur les fraudes comptables et les problèmes de gouvernance de l’Allemand Wirecard dont la note ESG avait été relevée par MSCI à BBB en 2018 (AAA étant la meilleure note ESG et CCC, la moins bonne) avant d’être reconfirmée en mars 2020. Les notations seules peuvent procurer un faux sentiment de sécurité et ne dispensent pas de se relever les manches pour creuser les sujets susceptibles d’affecter le plus une entreprise ou un secteur donné.
L’évaluation ESG n’est pas une étape dans notre processus, elle constitue le fil rouge de notre engagement, qui commence dès l’analyse initiale et se poursuit pendant toute la durée de notre participation. Lorsque nous évaluons les opportunités d’investissement, nous recherchons les entreprises qui présentent un risque ESG minimal. Lorsque nous considérons les perspectives futures d’une entreprise, nous nous assurons qu’elle peut maintenir et équilibrer les bénéfices pour ses parties prenantes sur une longue durée.
« Nous cherchons des dirigeants clairvoyants qui gèrent les risques de manière proactive. »
Par exemple, la pérennité des ressources en eau concernerait certaines de nos entreprises actives dans la consommation de base, mais serait moins pertinente pour nos investissements technologiques. De même, l’intégrité des transactions entre parties liées pourrait revêtir une importance cruciale pour un investissement, mais pas pour d’autres.
Engagement et politique de vote
En engageant le dialogue avec les entreprises, nous allons au-delà de l’observation de marché et de la recherche de routine en effectuant des analyses approfondies et à l’occasion, en influençant la direction lorsque nous estimons qu’un changement serait avantageux pour la valeur à long terme.
Ce dialogue prend généralement la forme d’entrevues, d’appels téléphoniques ou d’e-mails. Toutefois, pour les sujets les plus importants, nous adressons des courriers au président et aux membres du conseil d’administration ainsi qu’aux hauts dirigeants pour entamer un dialogue plus formel.
« Nous cherchons à engager un dialogue positif sur la manière d’améliorer la valeur. »
Nous souhaitons nous inscrire dans une relation de partenariat à long terme en apportant des propositions constructives et en évitant la confrontation. Nous pensons que le changement a plus de chances d’aboutir pour les actionnaires minoritaires lorsque celui-ci a du sens pour les deux parties plutôt que s’il est imposé par la force.
En tant qu’investisseurs, nous exprimons notre opinion en participant aux votes. Même si nous faisons appel aux analyses et aux services de sociétés de conseil en vote par procuration, nous votons en toute indépendance en faveur de ce qui nous semble représenter au mieux les intérêts de nos investisseurs