Les menaces auxquelles notre planète doit faire face augmentent de manière exponentielle. Notre climat change à une vitesse alarmante et nous en ressentons déjà les effets. Des ressources naturelles indispensables comme l’eau sont de plus en plus rares. Les déchets créent des problèmes toujours plus nombreux, tant sur terre que dans les océans. Comment les investisseurs responsables peuvent-ils agir pour contribuer à lutter contre ces problèmes ?
Selon les scientifiques, limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius réduira la probabilité de déclencher des dommages irréversibles. Il apparaît clairement que la communauté internationale a besoin d’un plan pour faire face à ces défis, or ce plan nécessitera des fonds énormes. C’est là que les investisseurs peuvent intervenir et former une partie indispensable de la solution.
Pour y parvenir, des secteurs clés tels que l’industrie, le transport, le bâtiment et la gestion des déchets doivent diminuer leurs émissions de manière significative et simultanée, sans quoi les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre mondiales de 80 à 95% que les gouvernements ont définis dans l’Accord de Paris en 2015 deviendront impossibles à atteindre.
Tous les pans de l’économie (et pas seulement certains) doivent se décarboner afin de respecter l’objectif de 1,5 degré. Si une source quelconque d’émissions venait à différer son passage à l’action, d’autres devront compenser par des réductions de gaz à effet de serre supplémentaires. Toutefois, le plus grand risque est peut-être de considérer la transition climatique comme un coût ou une taxation pour l’économie, plutôt que comme une multitude d’opportunités d’investissement. Pour les investisseurs, nous pensons que ces opportunités sont présentes dans six piliers de l’économie. Nous les appelons piliers d’impact parce que les investisseurs peuvent exercer un impact mesurable en misant sur des entreprises leaders dans ces six domaines tout en générant des rendements solides. Ces entreprises favorisent une adoption plus large des pratiques commerciales vertueuses et offrent des produits et des solutions permettant à autrui de réduire ou d’éviter les émissions. Ces piliers d’impact se basent et s’alignent sur les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Pilier 2. Technologie du bâtiment – construire sans perdre de vue l’efficacité
L’immobilier résidentiel et commercial représente une part importante de la consommation d’énergie mondiale.
Nous recherchons des technologies et des matériaux qui réduisent l’impact environnemental sur la durée de vie totale d’un immeuble, de la sélection des sites jusqu’aux choix esthétiques et de matériaux, en passant par la construction, l’exploitation, l’entretien et la démolition. La priorité est de réduire la consommation d’énergie des bâtiments (notamment pour le chauffage et la climatisation) grâce à des mesures d’efficacité énergétique et à l’utilisation de sources d’énergies renouvelables pour combler les besoins restants.
Pilier 3. Une industrie utilisant efficacement ses ressources – simplifier les processus et les rendre plus propres
Les industries efficaces sur le plan des ressources jouent un rôle essentiel dans l’évolution vers un monde plus respectueux de l’environnement. Des processus de production propres et efficaces réduiront la consommation d’énergie et de matériaux tout en augmentant le rendement nécessaire pour répondre à une demande croissante. Qui plus est, la transformation numérique ouvre la voie à de nouvelles approches en termes de développement, de production et de chaîne logistique dans son ensemble.
Pilier 4. Eau propre – laisser couler le bon type de liquidité
La hausse de la consommation d’eau, mais aussi l’aggravation de sa pollution, est devenue un problème mondial. Les défis comprennent non seulement l’approvisionnement en eau potable ou son traitement dans les régions arides, mais aussi l’entretien des infrastructures existantes dans les pays industrialisés. Nous ciblons les entreprises proposant des infrastructures et des solutions technologiques favorisant une utilisation efficace de l’eau, ainsi que le traitement, la purification et le dessalement.
Pilier 5. Transport à faible émission – voyager sans honte
Les secteurs de la logistique et du transport contribuent considérablement aux émissions et à la pollution à l’échelle mondiale. Nous nous concentrons sur les sociétés qui façonnent l’avenir de la mobilité en proposant des solutions et technologies innovantes permettant de mieux connecter un monde international et convergent via une logistique optimisée, mais aussi des transports à faible émission, qui font gagner du temps et des ressources.
Pilier 6. Gestion de la durée de vie – penser à l’élimination avant même la production
La réutilisation des ressources et la réduction des déchets constituent un enjeu toujours plus crucial. Nous nous concentrons sur les entreprises qui proposent des solutions de recyclage ou qui intègrent dans leurs processus des concepts de cycle de vie du produit allant de la création à la conception technique et à la fabrication jusqu’à l’entretien et à l’élimination des produits fabriqués.
Trois entreprises qui ouvrent la voie vers un monde plus vert
Structurer votre portefeuille sur la base de ces six piliers d’impact est la garantie de fondations solides, mais les quelques exemples qui suivent vous aideront probablement à mieux comprendre le concept. À quels types d’entreprises ces six piliers vous mènent-ils ? Nous allons vous présenter trois entreprises qui représentent trois de nos piliers : l’énergie propre, l’eau propre et la gestion du cycle de vie.
Vestas Wind Systems – mettre à profit les vents du changement
Quand on parle d’énergie propre, l’une des images qui viennent le plus souvent à l’esprit est un parc d’éoliennes s’étendant à perte de vue sur le littoral ou dans des champs. Vestas Wind Systems est le premier constructeur mondial d’éoliennes au niveau de la capacité d’installation et du chiffre d’affaires. En effet, l’entreprise a installé des turbines dans 82 pays à travers le monde et dispose d’une part de marché de 17%.
Pour construire ses éoliennes, l’entreprise a consommé 621 GWh en 2020. Une fois installées, ces turbines vont produire 44 000 GWh d’électricité verte par an. Avec un temps de retour énergétique d’à peine cinq mois, les réductions des émissions de gaz à effet de serre sont considérables. Au cours de leur cycle de vie de 20 ans, ces éoliennes vont permettre l’économie de près de 500 millions de tonnes de CO2.
Veolia – le bon type de liquidité
L’eau propre est essentielle à la vie. Veolia est un acteur international majeur dans le domaine de l’eau potable, des eaux usées et de la gestion des déchets. A l’échelle mondiale, l’entreprise exploite 3 600 stations de production d’eau potable, 2 740 stations de traitement des eaux usées et près de 700 installations de traitement des déchets.
En 2020, les opérations de Veolia ont consommé 114 millions de MWh d’énergie et 42 millions de m3 d’eau. Ils lui ont servi à produire 7,1 milliards de m3 d’eau potable, à traiter 47 millions de tonnes de déchets avec un taux de valorisation de 70,6% et à produire 53 millions de MWh d’énergie.
Au niveau humain, 98 millions d’individus ont consommé de l’eau potable et utilisé des installations sanitaires dans les pays industrialisés, aidant les clients de Veolia à faire l’économie de quelque 33,2 millions de tonnes de CO2 depuis 2015.
Smurfit Kappa – pour des achats en ligne plus durables
La gestion du cycle de vie repose sur l’amélioration de l’économie circulaire, qui consiste à diminuer le nombre de déchets et à augmenter le recyclage. Plus précisément, elle implique d’utiliser les matériaux et produits existants le plus longtemps possible et de les retransformer. Par conséquent, l’économie circulaire est l’un des leviers les plus importants pour atteindre les objectifs de neutralité carbone des pays industrialisés et les ODD des Nations Unies.
En sa qualité de chef de file mondial de la fabrication d’emballages en papier, Smurfit Kappa place les principes de l’économie circulaire au centre de ses opérations. En effet, l’entreprise fabrique des emballages à partir de fibres naturelles primaires et recyclées ce qui lui permet d’avoir un impact durable sur la chaîne de valeur des produits conditionnés, promouvant le douzième ODD des Nations Unies (« Consommation et production durables »).
L’entreprise apporte la preuve de son engagement dans l’économie circulaire en utilisant exclusivement des matières premières primaires, durables et renouvelables pour fabriquer ses emballages. Par ailleurs, 75% de ces matériaux, soit 6,2 millions de tonnes métriques, se composent de fibres recyclées.
A long terme, la demande incessante d’emballages durables devrait donner raison à l’entreprise. Même si le plastique est impopulaire depuis un bon moment, il est toujours utilisé. En 2019, la société DS-Smith a estimé que 8% des emballages en plastique pouvaient être remplacés par des solutions en papier. La direction de Smurfit Kappa rechigne encore à communiquer des estimations concrètes, les solutions en papier restant plus onéreuses que celles en plastique. Cependant, en début d’année, l’Union européenne a mis en place une taxe de 800 euros par tonne métrique d’emballage en plastique non recyclé, ce qui pourrait inciter les entreprises à changer de matériau. En outre, Smurfit Kappa encourage un nombre croissant de grossistes à passer aux emballages durables, en dépit du prix, grâce à son développement continu de nouvelles solutions.
La course pour réduire le réchauffement planétaire s’accélère
La société civile, les responsables politiques et les organisations internationales unissent désormais leurs forces pour lutter contre le changement climatique. Avec le changement d’administration à la Maison-Blanche, les Etats-Unis vont réintégrer l’Accord de Paris sur le climat. Dans ses derniers rapports, l’administration américaine a informé ses sympathisants que le président Joe Biden allait fixer comme objectif la division par deux des émissions du pays à partir des niveaux de 2005. Il préconise également la transformation de vastes pans de l’économie et ambitionne de faire du pays un leader de la lutte mondiale contre le changement climatique. La réduction des émissions de 50% d’ici à 2030 représente quasiment le double de l’objectif climatique à atteindre d’ici 2025 défini par l’administration Obama.
Les législateurs de l’Union européenne se sont accordés sur une proposition de principe visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% par rapport aux niveaux de 1990 d’ici la fin de la décennie. Cet objectif est nettement plus ambitieux que son objectif précédent de 40%, et signifie que la région pourrait devenir neutre en carbone en 2050.
La communauté internationale passe à l’action pour relever le défi de la limitation du réchauffement climatique. En tant qu’investisseurs, nous avons l’opportunité et le devoir de faire notre part. La meilleure manière de faire partie de la solution est de faire ce que nous faisons le mieux : affecter des fonds à des entreprises qui vont prospérer dans un environnement où améliorer la santé de notre planète tombe sous le sens.
Même avec le soutien public, politique et législatif, le financement du secteur privé est nécessaire pour impulser la transition vers un monde à faibles émissions. Et cela se traduit par des opportunités de croissance pour les investisseurs. Le fonds Vontobel Fund - Clean Technology vise un double résultat : soutenir la mission de la lutte contre le changement climatique tout en générant des rendements solides pour ses investisseurs.
1 https://de.statista.com/statistik/daten/studie/311844/umfrage/globale-treibhausgasemissionen-nach-quellgruppe/
2 https://www.statista.com/statistics/273273/world-electricity-generation-by-energy-source/
3 https://www.weforum.org/agenda/2021/02/why-the-buildings-of-the-future-are-key-to-an-efficient-energy-ecosystem/
4 http://www.euenergycentre.org/images/unep%20info%20sheet%20-%20ee%20buildings.pdf
5 https://www.wri.org/insights/4-charts-explain-greenhouse-gas-emissions-countries-and-sectors
6 https://ourworldindata.org/emissions-by-sector
7 https://www.suez.com/en/who-we-are/a-committed-group/2020-integrated-report
8 https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/drinking-water
9 https://ourworldindata.org/water-access
10. https://ourworldindata.org/co2-emissions-from-transport
11 https://de.statista.com/statistik/daten/studie/311844/umfrage/globale-treibhausgasemissionen-nach-quellgruppe/
12 https://www.statista.com/statistics/916625/global-generation-of-municipal-solid-waste-forecast/
13. https://datatopics.worldbank.org/what-a-waste/
14 https://datatopics.worldbank.org/what-a-waste/trends_in_solid_waste_management.html
15 Science Advances 19 Jul 2017: Vol. 3, no. 7, e1700782, Roland Geyer, Jenna R. Jambeck, Kara Lavender Law, "Production, use, and fate of all plastics ever made"
https://advances.sciencemag.org/content/3/7/e1700782
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