Selon une récente étude sur le secteur européen de l’assurance commandée par Aberdeen Standard Investments (ASI), 100 % des compagnies d’assurance françaises interrogées ont mis en œuvre des mesures spécifiques concernant le changement climatique, et deux tiers d’entre elles sont alignées avec l’objectif de limiter le réchauffement à 2°C maximum. La démarche ESG est devenue une composante incontournable des pratiques d’investissement des compagnies d’assurance françaises puisque tous les participants ont adopté des politiques ESG. En outre, 73 % d’entre elles disposent désormais de ressources dédiées aux solutions ESG.
Il s’avère que le principal moteur qui conditionne la démarche ESG est la réglementation, ce qui n’est guère surprenant étant donné que les compagnies d’assurance françaises doivent tenir compte de l’investissement durable depuis l’entrée en vigueur de l’article 173 de la loi sur la transition énergétique en 2016. Cette avance relative pourrait profiter au marché français du point de vue du reporting « SFDR » (exigences européennes de transparence en matière de finance durable), bien que certaines contradictions entre la France et l’Europe doivent encore être aplanies. L’étude a également révélé que 53 % des compagnies d’assurance françaises, principalement des mutuelles, affirment que leurs stratégies d’investissement durable sont axées sur les valeurs. Bien qu’encourageant, ce résultat est inférieur à celui de leurs consœurs italiennes, dont 88 % citent les valeurs comme principal moteur. La démarche ESG est considérée comme un outil précieux de gestion des risques par 87 % des compagnies d’assurance françaises, notamment en termes d’analyse des risques liés au climat.
L’accent mis sur le changement climatique peut s’expliquer par l’importance accordée par la réglementation à cet objectif environnemental, ainsi que par son caractère mesurable. Ces facteurs ont conduit l’ensemble du secteur à se pencher sur le développement de méthodologies innovantes pour analyser et traiter les risques et les opportunités liés au défi du changement climatique.
L’étude a également révélé que le secteur français de l’assurance a été proactif dans son soutien à l’économie locale pendant la pandémie de Covid-19 avec des programmes d’investissement dédiés au financement des secteurs et des entreprises touchés.
Christine Duboÿs, Responsable de la distribution (France, Belgique & Luxembourg) pour Aberdeen Standard Investments, a déclaré : « Tandis que les assureurs se dotent de ressources dédiées, les pratiques se complexifient avec l’introduction de tests de résistance climatiques, l’engagement des porteurs d’obligations et les investissements à impact. L’importance des questions ESG pour les compagnies d’assurance françaises signifie qu’en tant que gestionnaires d’actifs d’assurance, il est crucial que nous adaptions nos produits aux spécifications ESG, tout en garantissant la transparence de nos méthodes d’intégration. Il est clair que le changement climatique restera au cœur des préoccupations, que ce soit sous la forme d’analyses de plus en plus approfondies ou du financement de solutions climatiques, principalement par le biais d’actifs privés ».
ASI s’est associé au cabinet de conseil INDEFI afin d’interroger 60 compagnies d’assurance, couvrant 42 % du marché européen de l’assurance et réparties sur les cinq plus grands marchés du secteur : le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie et la Suisse. L’objectif de l’étude était de déterminer comment les assureurs répondent aux défis ESG.
En balayant l’ensemble des participants, l’étude a fait ressortir que les considérations liées à l’ESG étaient variables en fonction du type d’assureur. Par exemple, les compagnies d’assurance-vie, qui sont des investisseurs de long terme, considèrent la démarche ESG comme un facteur de risque plutôt qu’une opportunité de création de valeur, les enjeux ESG leur faisant courir des risques importantssur le long terme. Les compagnies d’assurance dommages (IARD) qui ont, quant à elles, des horizons d’investissement plus courts et investissent principalement dans des classes d’actifs très liquides, attachent moins d’importance à l’ESG.
En outre, l’étude souligne que la plupart des compagnies d’assurance deviennent plus exigeantes vis-à-vis des gestionnaires d’actifs. Aujourd’hui, la plupart des politiques d’investissement durable s’appliquent à des actifs externalisés (81 % des répondants), et les critères ESG sont de plus en plus intégrés dans les appels d’offres (35 % des répondants).
Aileen Mathieson, Responsable mondiale de l’assurance chez Aberdeen Standard Investments, ajoute : « Les mesures que nous prenons ne se cantonnent pas à la publication de politiques et de reporting ESG. Nous aidons également nos clients à comprendre les risques extra-financiers, notamment ceux liés au changement climatique, et à identifier comment contribuer au mieux à des objectifs durables par le biais de leurs investissements. »
Nos analystes ESG travaillent en collaboration avec nos gérants de fonds en vue d’exploiter les données ESG, y compris l’analyse des risques liés au changement climatique, afin d’améliorer la gestion des risques et de veiller à ce que les solutions de nos clients soient résilientes et durablement adaptées à long terme. Plus particulièrement, nous constatons 1) que certains envisagent de basculer sur des indices de référence climatiques ou d’inclure des mandats ESG plus spécifiques dans les mandats de gestion actions et obligations, ainsi qu'’un regain d’intérêt pour les actifs privés « à impact » et les instruments cotés innovants. Cela démontre que notre approche est alignée sur celle de nos clients, car nous travaillons avec eux pour construire ensemble des solutions d’investissement ESG et à impact. »
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