Dans le premier article de cette série dédiée à l'investissement durable, nous avons décrit le « zoo » des données ESG standards, et notamment les problèmes d'homogénéité, d'exhaustivité, d'opacité, de fiabilité et de réactivité.
Dans le deuxième article, nous nous sommes attachés à évaluer le potentiel de performance des données ESG standards, non pas à l’aide de simulations historiques, mais en nous servant du cadre d’analyse prospectif que représente l’investissement factoriel. Cette étude a révélé que les décisions d'investissement liées aux données ESG standards ne génèrent pas d’exposition positive et structurelle à des facteurs éprouvés (i.e. value, size, momentum, low risk, etc.) ou à un nouveau facteur de risque « ESG ». Il n'y a donc pas de raison de penser que les rendements des portefeuilles basés sur les données ESG standards surperformeront leurs indices de référence à long terme.
Pourtant, le flux d’informations à connotation ESG a un impact significatif sur le prix des actions à court terme. Les récentes controverses – Volkswagen (scandale des émissions), Lafarge (financement de Daesh) – ont systématiquement entrainé une chute rapide et conséquente du cours des titres, sous la menace d'une action en justice et/ou de boycotts des consommateurs. Ces épisodes illustrent l'importance croissante des actifs intangibles (i.e. la marque, la recherche, etc.) dans la valorisation des entreprises.
Les données ESG standards n’étant mises à jour que quelques fois par an, elles n’intègrent les nouvelles qu’avec beaucoup de retard, souvent bien après l’ajustement des cours. Des données ESG plus réactives pourraient servir d’estimation « en temps réel » de l’évolution de la valeur des actifs intangibles et pourraient donc être utilisées pour prévoir l’évolution des cours. Les innovations technologiques des dernières années permettent justement d'exploiter le flux continu de données textuelles sur le web. Les communications positives de la part des entreprises (par exemple, les mesures d'égalité des sexes, les objectifs de neutralité carbone, etc.) améliorent leur goodwill, tandis que les surprises négatives (par exemple, les annonces de marée noire, de procès, etc.) le détériorent. Un large accès aux données textuelles permet justement d’analyser toutes les nouvelles, qu’elles soient positives ou négatives.
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Par Arnaud Sarfati, Directeur Général, Luc Dumontier, Senior Advisor et Damien Vergnaud,Gérant de Portefeuille.
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