Comment placer ses liquidités dans un contexte d’inflation ? Quand le taux d’intérêt auquel on a emprunté est inférieur aux taux de rendement qu’on peut espérer en plaçant ses liquidités, rembourser son emprunt intégralement est une mauvaise idée.
Prime confortable, héritage : que faire en cas de rentrée d’argent ? Pour beaucoup d’entre nous, le premier réflexe consiste à rembourser ses dettes, comme un emprunt immobilier.
Le contexte d’inflation perdure et obère la rentabilité des placements
En cas de rentrée d’argent, rembourser son emprunt est un réflexe de gestion classique. Il renvoie à un ensemble de principes longtemps baptisés «gestion de bon père de famille», désormais qualifiés de «gestion raisonnable». Pourtant, l’épargnant peut également choisir de placer cette somme dans un nouvel investissement. Cette décision est raisonnable également. L’arbitrage entre placement et remboursement nécessite de tenir compte du contexte économique et financier.
En l’occurrence, en 2023, l’inflation perdure. Elle tend à ralentir et devrait se situer aux alentours de 5% pour l’année complète, d’après les estimations de l’Insee. Les taux d’intérêt ont augmenté, dopant la rémunération de nombreux placements jugés sécuritaires. Ainsi, la rémunération du livret A est passée à 3%. Cela reste insuffisant pour protéger l’épargnant de l’inflation. Ce premier constat peut inciter à privilégier un remboursement par rapport à un placement.
Un mauvais réflexe : privilégier systématiquement le remboursement de ses emprunts
Pour le souscripteur d’un crédit immobilier au taux de 1,5% il y a deux ans, le calcul est rapide : en plaçant ses liquidités sur un livret A rémunéré à 3%, les intérêts générés sont deux fois supérieurs aux intérêts remboursés pour le crédit immobilier. L’investisseur est gagnant en conservant son prêt.
Conserver son emprunt : un choix avantageux du point de vue fiscal
Quand vous êtes redevables de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), continuer à rembourser vos mensualités d’emprunt vous permet également de réduire l’assiette de votre impôt. En effet, le montant de votre IFI est calculé sur la valeur nette de votre patrimoine immobilier au 1er janvier de l’année d’imposition. Toutes les dettes existantes au 1er janvier et afférentes à ce patrimoine doivent être déduites. Vos intérêts d’emprunt correspondent à des dépenses d’acquisition. Ils sont pleinement déductibles
L'essentiel à retenir
- L’investisseur doit s’intéresser au contexte macroéconomique (inflation, taux d’intérêt) pour arbitrer entre remboursement et investissement.
- Il doit comparer les taux d’intérêt remboursés et le taux de rendement de son futur placement.
- Dans certaines situations, ne pas rembourser son emprunt peut apporter un bonus fiscal.
Pour accéder au site, cliquez ICI.