La rédaction de Patrimoine24 rencontre régulièrement des acteurs de la gestion de patrimoine en région. Aujourd'hui, nous rencontrons Yves Gambart de Lignières, fondateur du cabinet De Lignières Patrimoine.
Quel est votre parcours ?
Après un diplôme d’ingénieur et un 3ème en cycle finance, j’ai eu la chance, en 1996, de rejoindre le cabinet de Jean-Pierre Rondeau. Il a été mon mentor, il m’a appris l’approche client, l’important de l’écrit, la rigueur dans le choix des placements …
Puis, après avoir décroché le DU en gestion de patrimoine de l’Aurep, j’ai souhaité, en 2006 et avec le soutien de Jean-Pierre, prendre mon envol et profiter, avec ma famille, de la qualité de vie du golfe du Morbihan. Aujourd’hui, je partage mon temps entre Vannes où je vis, et Paris où résident 80% de mes clients (entrepreneurs, cadres dirigeants, familles fortunées…).
Quelles sont les spécificités de votre cabinet ?
Comme tous les bons cgp et family office, ma formation transversale (financière, fiscale, civile…), mon réseau interprofessionnel (avocat, expert-comptable, notaire…) et mon expérience me permettent de conseiller mes clients tant sur leur patrimoine professionnel (optimisation de la cession, prévoyance, rémunération…) que sur leur patrimoine privé (transmission et protection de la famille, stratégies fiscales, gestion des capitaux et investissement immobiliers…).
En plus, depuis 10 ans, je suis membre du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants). Ces rencontres et échanges avec d’autres dirigeants m’ont aidé à vivre une 2ème très belle aventure entrepreneuriale en créant, en 2016, avec 3 autres associés la Distillerie du Golfe qui fabrique et distribue gin (H2B), vodka (EOR), rhum (CONNEXION)… et, j’espère bientôt, whisky.
Pouvez-vous nous préciser ce qu'est De Lignières Patrimoine ?
Mes clients m’ont confié, à ce jour, de l’ordre de 130 millions d’euros sous gestion ; mais je supervise près de 200 millions si on inclut l’ensemble des encours conseillés.
Mon organisation est assez simple. Dès le début, j’ai souhaité me consacrer à un nombre restreint de clients afin de pouvoir les accompagner de l’audit patrimonial au choix des enveloppes, dans la mise en place des solutions, le suivi et la gestion des capitaux confiés.
Mes principaux partenaires sont sélectionnés, s’agissant des « dépositaires », d’abord et avant tout autre critère (back office, offre financière…), sur celui de la solidité (rating, ratio de solvabilité…) Citons, par exemple, Axa, Lombard Assurance… J’apprécie aussi la qualité de l’offre et l’expertise métier de certains acteurs comme Eres, Unep… et, concernant, les sociétés de gestion, même si je travaille avec plus d’une trentaine d’entre eux, j’aime bien Comgest, H2O, Fidelity, Mfs, Swiss Life, Varenne, Blackrock… ; et en « private equity » : Idinvest, Lbo France, 123 IM…
Quelles sont, selon vous, les conséquences des changements réglementaires ? Et le troisième usage du Courtage ?
Je suis adhérent de la Compagnie des CGP-CIF qui, sous l’impulsion de Philippe Feuille, fait un super boulot pour défendre la profession et nous accompagner sur tout ce qui est réglementaire (contrôle, formation…)… ensuite, si on est bien organisé, et parce que j’ai toujours eu (merci Jean-Pierre !) cette culture de l’écrit, les exigences règlementaires ne me semblent pas insurmontables. Sur le second sujet, il faut absolument protéger le conseiller à l’initiative de la relation avec le client (et donc l’indemniser en cas de changement de courtier) pour éviter les scénarios du salarié que l’on aura accueilli, formé… et qui pourrait partir avec une partie des clients de la société. Pourquoi ne pas imaginer une sorte de barème lié à la durée de la relation avec le client, par exemple, une indemnité égale à 2 mois d’encours par année de relation avec le client, indemnité qui serait plafonnée à 24 ou 36 mois ?