Le HSCF (Haut Conseil de Stabilité Financière, autorité française chargée d’exercer la surveillance du système financier), a rendu public lors de sa réunion du 15 mars dernier, ses craintes concernant les rendements affichés des contrats d’assurance vie.
Rappelons qu’à l’automne 2014, Christian Noyer alors gouverneur de la banque de France, invitait déjà les assureurs à baisser le rendement de leur fonds en euros.
Sous la présidence de Michel Sapin, le Haut Conseil « estime insuffisant l’ajustement à la baisse des rémunérations des contrats d’assurance vie » et « insiste sur la nécessité de l’adéquation des rendements avec l’environnement financier actuel ».
La problématique est simple : les compagnies servent des rendements qui oscillent aujourd’hui entre 2% et 3%. Or l’OAT à 10 ans est de 0,6% (valeur au 15 mars 2016). En conséquence les assureurs sont, entre autres, obligés de puiser dans leur PPE (Provision pour Participation aux Excédents) afin de doper le rendement.
Ce contexte n’est pas sans rappeler la situation du Japon dans les années 90 qui avait connu une période de taux bas, provoquant la faillite de différentes compagnies d’assurance vie.
En outre, en cas de remontée brutale des taux d’intérêt (scénario certes largement improbable mais qu’on ne peut totalement ignorer), on assisterait à un krach obligataire. Cela pourrait conduire les compagnies à devoir vendre du papier dans de très mauvaises conditions.
EF/FL