Rencontre avec Ladislas EONNET, Responsable Commercial de Prévoir Asset Management.
Interview rédigée le 1er Décembre 2022.
Pouvez vous nous faire un bilan de l’année 2022 chez Prévoir AM ?
Le bilan de l’année est contrasté car si l’entreprise s’est structurée avec efficacité, le millésime boursier est lui assez décevant.
D’un point de vue organisationnel, nous avons renforcé les équipes de gestion avec l’arrivée de gérants expérimentés et talentueux. Tanguy de Kerviler sur Prévoir Perspectives (small caps) et le binôme Louis Puga-Fares Hendi sur Prévoir Gestion Actions (large caps). Ces gérants se connaissent de leurs précédentes expériences professionnelles ce qui a facilité leur intégration et ils adhèrent pleinement à la philosophie de gestion d’Armin Zinser, notre conseiller historique qui les accompagne.
Au cours de l’année 2022 nous avons également progressé sur la thématique ESG. Le fonds Prévoir Gestion Actions est désormais article 8. Prévoir Perspectives « basculera » au S1 2023. L’adoption des critères extra financier doit nous permettre de continuer à livrer d’excellentes performances à nos porteurs de parts dans un cadre de risque maîtrisé. De ce point de vue, la surveillance des controverses ou l’étude formelle des problématiques de gouvernance ne pourront qu’être bénéfiques.
Concernant nos performances de l’année, elles sont assez médiocres à l’image de la bourse en général et des fonds croissance en particulier. PGA baisse d’environ 30% après il est vrai plusieurs années éblouissantes. Prévoir Perspectives présente des résultats proches.
Prévoir Gestion Actions est un fonds apprécié des CGP, pouvez vous nous faire un point plus détaillé ?
En effet PGA a fait une jolie percée dans le monde des CGP en 2020 et 2021. Malgré une année plus compliquée en bourse, ils nous sont globalement restés fidèles. J’en profite pour les remercier ! Je crois qu’ils sont sensibles aux messages de bon sens que nous leur livrons dans cet environnement où le retour de l’inflation et la hausse des taux d’intérêts bousculent le thème qualité-croissance :
- Les marges de notre univers seront protégées par le pricing power qu’on y trouve.
- Les sociétés du portefeuille sont, au global, positives en cash au bilan. Donc la hausse des taux a peu d’effet.
- Nous n’investissons que dans des modèles qui fabriquent un cashflow important. Donc peu de risque de défaut malgré l’inflation.
- Nos entreprises sont souvent faiblement capitalistiques, donc la hausse des taux est moins pénalisante.
- Enfin, et c’est le plus important, à long terme la croissance des bénéfices et celle des cours de bourse convergent. D’où l’intérêt de ne sélectionner que les « belles sociétés » sans chercher à faire un « coup » sur une société médiocre en retournement.
Pour illustrer ces propos sachez que le consensus a révisé en hausse (vous avez bien lu !) les prévisions bénéficiaires de notre portefeuille cette année. Dans le même temps le fonds baisse de 30% en 2022. Le PE du fonds est donc passé de 36 à 24.
Pouvez-vous faire une analyse rapide des marchés financiers ?
Nous sommes une maison de stock picking par conséquent nos décision d’investissement s’appuient sur les fondamentaux des entreprises, pas sur la macro-économie. Cependant nous la regardons bien entendu. Il existe une multitude de raison pour expliquer la faiblesse de la bourse actuellement. La plus déterminante est le changement de régime de taux d’intérêts selon nous. Elle la conséquence des injections de liquidité des banques centrales. Car l’inflation est toujours un phénomène d’origine monétaire.
Nous pensons que la FED est désormais proche de ses objectifs de normalisation des taux et si elle ne l’était pas, la récession qui nous menace se chargera de limiter les hausses supplémentaires. Boursièrement cela laisse supposer un environnement plus porteur pour le style qualité-croissance qui est le nôtre.
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