Jean-Noel Vieille, directeur de la gestion de 360Hixance AM, revient, dans sa lettre hebdomadaire sur la situation des marchés financiers fortement corrélés au prix du baril.
« Le pétrole a été le principal facteur explicatif de la forte progression des marchés la semaine dernière. En milieu de semaine, le cours du baril de Brent a frôlé les 45 $, (…), spéculant sur la réunion de Doha ».
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« L’objectif de cette réunion était d’équilibrer l’offre et la demande. (…) Seize nations se sont rencontrées ce dimanche à Doha (…) ; Il n’y a pas eu d’accord ».
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« L’accord a échoué en raison de la volonté de l’Arabie Saoudite d’obliger l’Iran à ne pas augmenter sa production de pétrole. (…). Doha vient donc de confirmer la volonté de l’Arabie Saoudite (…) de ne plus vouloir soutenir les cours du pétrole. (…). Cette situation va faire nettement baisser le baril de pétrole en direction de ses plus bas niveaux, redonnant ainsi des primes de risques élevés aux high yield US, en raison des risques liés aux entreprises qui produisent du gaz et du pétrole de schiste ».
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« Pour les pays européens en particulier, un prix bas du pétrole est plutôt favorable à l’économie et aux entreprises consommatrices de matières premières. (…), le lien qui conduit à ce que les marchés financiers soient corrélés à l’évolution du prix du pétrole n’est pas évident du point de vue de la théorie économique [puisque] les effets d’un pétrole bas sont favorables aux investissements et à la consommation ».
« Aussi, il existe dans la réaction des marchés financiers une certaine incongruité (…). La seule explication qui permet de comprendre pourquoi les marchés financiers progressent lorsque le prix du pétrole monte est que cela diminue les déficits budgétaires des pays producteurs de pétrole, incitant les fonds souverains de ces pays à moins vendre les actifs à risques ».
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« L’échec de Doha pourrait donc décevoir les marchés, jusqu’à annuler la progression des marchés de la semaine dernière. ».
EF/FL