Les actions mondiales ont poursuivi leur trajectoire positive en avril, comme en témoigne la performance de 1,6% de l’indice S&P 5001. En devises locales, les indices MSCI Europe et MSCI Japan ont chacun enregistré une performance de 2,7%1. En revanche, l'indice MSCI Emerging Markets (USD) a reculé de 1,1%1, l'indice MSCI China figurant parmi les principales baisses avec une performance de -3,3%1. Ce recul est attribuable à la dégradation des résultats et aux tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine. La majorité des entreprises du S&P 500 ont publié des résultats pour le premier trimestre supérieurs aux prévisions, ce qui a entraîné une révision à la hausse des prévisions de bénéfices pour l'ensemble de l'année. Toutefois, comme seules quelques entreprises sont à l'origine de la majorité des gains, nous pouvons nous interroger sur la soutenabilité de ce rebond. Même s'ils sont restés volatils, les taux obligataires ont évolué en dents de scie tout au long du mois, le rendement américain à 10 ans fluctuant entre 3,3%2 et 3,6%2. Dans l'ensemble, le rendement américain à 10 ans a légèrement reculé par rapport au mois dernier, clôturant le mois à 3,4%2. L’indice VIX est également resté assez stable, refluant à 17,0 en fin de mois3.
L'inflation globale aux États-Unis a ralenti pour le neuvième mois consécutif pour atteindre 5,0%4 en mars 2023, soit un rythme inférieur aux 5,2% anticipés par le marché5 et le niveau le plus bas depuis mai 2021. Après sa réunion de mai, le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a annoncé un relèvement de ses taux directeurs de 25 points de base6. Cette nouvelle hausse amène la fourchette cible à 5,25%6, soit son niveau le plus élevé depuis 2007. Toutefois, le ton employé a semblé plus accommodant que précédemment, ne laissant pas présager de nouveau relèvement. Le marché de l'emploi américain s’avère toujours tendu, mais semble lentement se calmer, ce qui renforce l’idée que la Réserve fédérale pourrait en avoir terminé avec les hausses de taux, en tout cas à ce stade. Toutefois, si l'inflation devenait moins ancrée, il est probable que la Fed n’hésiterait pas à procéder à un nouveau relèvement.
Sur le vieux continent, le Royaume-Uni reste le seul pays d'Europe occidentale à connaître une inflation à deux chiffres (10,1%)7. Une inflation sous-jacente plus élevée que prévu et des tensions persistantes sur le marché du travail obligent la Banque d'Angleterre (BoE) à conserver une politique restrictive. L'inflation en zone euro est relativement mieux orientée. Elle a fortement baissé, à 6,9%8, la chute des prix de l'énergie continuant à atténuer la pression sur le coût de la vie. Cependant, l'inflation restant très élevée, notamment par rapport aux États-Unis et aux objectifs à long terme, nous pensons que la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre (BoE) ont encore du pain sur la planche.
Après les turbulences qui ont secoué le secteur bancaire ces dernières semaines, les spreads de crédit semblent s'être stabilisés et les risques induits par les petites banques régionales semblent s'estomper. Cela dit, le durcissement des conditions de prêt devrait perdurer. Toutefois, la solidité surprenante de l’activité économique, son accélération et la dynamique positive du premier trimestre rendent assez improbable l’obtention d’un taux de croissance négatif sur le deuxième trimestre.
Conséquences en matière d’investissement
Les effets globaux du resserrement monétaire des banques centrales ne se sont pas encore faits pleinement ressentir, même si le risque de récession à court terme semble avoir diminué. Cela signifie qu'en dépit de l'amélioration récente des indicateurs, une diversification équilibrée des portefeuilles reste essentielle face à une volatilité toujours élevée. C'est en gardant à l’esprit cette priorité que nous avons procédé en avril aux changements tactiques suivants :
Actions du secteur du pétrole et de l'énergie mondiale
Nous avons réduit notre exposition aux actions du secteur de l'énergie en dénouant notre exposition aux actions américaines du secteur de l'énergie. Après les récentes augmentations, le potentiel haussier des prix du pétrole nous parait plus limité, ce qui se répercute sur le prix de l'énergie américaine qui a un bêta plus élevé par rapport à ceux du pétrole.
Actions du MSCI China
Nous avons réduit la surpondération des actions du MSCI China, car les révisions haussières des bénéfices se sont taries, et ce malgré la dynamique liée à la réouverture de l’économie. En outre, la prime de risque élevée induite par les tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine réduit notre niveau de conviction à court terme.
Actions américaines de petite capitalisation
Nous avons initié en avril une surpondération des actions américaines de petite capitalisation. Ce choix se justifie par des valorisations relatives par rapport aux grandes capitalisations qui se situent à des niveaux historiquement attractifs. En outre, le consensus baissier et la réaction excessive des petites capitalisations américaines à la récente instabilité bancaire constituent également des facteurs de soutien.
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