L’Inde est sujette à de nombreuses réformes dont l’objectif, fixé par le 1er Ministre, est d’atteindre une « croissance accélérée indispensable (1)».
Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM analyse la situation.
Que se passe-t-il en Inde ?
« Pendant les 30 ans qui ont précédé l’accession au pouvoir de Narendra Modi, aucun gouvernement n’a eu la majorité : l’Inde a échoué à se réformer, accumulant un fort retard dans la modernisation de ses institutions.
Majoritaire depuis 2014, son gouvernement accélère aujourd’hui les réformes, la dernière session du parlement indien ayant été l’une des plus productives de l’histoire du pays.»
Quelles ont été les réformes votées ?
- «Le code de solvabilité et des faillites qui est un cadre juridique organisant les faillites et les restructurations d’entreprises. Actuellement, il existe une multitude de lois qui rendent ces actions lentes et incertaines.
- La loi Aadhaar établissant un numéro unique d’identification pour les citoyens bénéficiaires de l’aide de l’Etat, afin de mieux cibler l’aide sociale et d’éviter la fraude.
- La loi immobilière, qui créée une autorité de surveillance du secteur et rééquilibre les rapports entre le constructeur et le client, aujourd’hui trop en défaveur de ce dernier.»
Quel est l’impact sur la croissance ?
«Ces réformes vont progressivement libérer le potentiel de croissance de l’Inde :
- Le PIB par habitant se situe parmi les plus bas des pays du MSCI Emergents, en étant très largement inférieur à celui des Philippines et du Vietnam par exemple.
- La population indienne est l’une des plus jeunes du monde.
- L’urbanisation atteint encore un stade peu avancé, inférieur à 35% (2).
- Le crédit y est encore peu développé.
In fine, le marché des actions indiennes devrait en bénéficier largement, l’Inde a un potentiel de croissance immense : le marché indien conserve notre préférence.»
EF/FL
Voir aussi
(1) Source : Wall street Journal 26 mai 2016
(2) Alors que la Chine dépasse les 50% et l’Amérique latine les 70%