Les données récentes ont de nouveau écarté la matérialisation d’une récession aux Etats-Unis. La situation en Europe est en revanche apparue plus contrastée, tandis que l’activité en Chine a déçu, tout en suscitant un semblant d’espoir grâce au virage budgétaire et monétaire plus accommodant des autorités. La désinflation s’est poursuivie, mais elle se heurte désormais à des effets de base énergétiques moins favorables. Les banques centrales ont par ailleurs augmenté leurs taux directeurs et ont maintenu la « pression » lors du Symposium de Jackson Hole. Au total, la période estivale a ainsi plutôt conforté notre scénario central.
Les statistiques de ces deux derniers mois montrent que le phénomène mondial de désinflation s’est poursuivi, grâce aux catégories liées à l’énergie et aux biens manufacturés. L’inflation cœur (hors énergie et alimentation) évolue toutefois de manière hétérogène. Notre indicateur mesurant la tendance de l’inflation sous-jacente est par exemple nettement mieux orienté (à la baisse) aux Etats-Unis qu’en Europe. Si l’essentiel de la décrue s’est jusque là opérée grâce au fléchissement des cours des matières premières, la progression récente du pétrole vient ternir le tableau en cette rentrée, sans compter l’allure de la catégorie des services. Nous anticipons toujours une décélération graduelle des pressions inflationnistes, tant aux Etats-Unis qu’en zone Euro, mais le chemin vers la cible des banques centrales devrait être plus tortueux désormais. L’économie américaine n’a pas dit son dernier mot. La consommation des ménages a été vigoureuse et certaines enquêtes conjoncturelles ont même indiqué un regain de confiance. Nous n’anticipons toujours pas de récession en 2023, et avons même révisé à la hausse nos projections de croissance pour le troisième trimestre. De manière paradoxale toutefois, nous envisageons cette réaccélération comme temporaire. Certaines métriques semblent signaler qu’un retournement se prépare sur le marché de l’emploi américain. Ce dernier pourrait débuter de manière insidieuse fin 2023/début 2024. Cependant, son évolution devrait être atypique, à l’image du cycle dans lequel nous sommes entrés depuis le printemps 2020.
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