La taille du marché mondial de l’IA devrait augmenter de +39% entre 2022 et 2028 selon Bloomberg, pour atteindre 422 milliards de dollars. L’IA pourrait améliorer l’efficacité des entreprises de plus de 40% tout en réduisant les coûts de 30%1 et sa contribution dans le PIB mondial pourrait s’élever à 15 trillions de dollars d’ici 20302. On pourrait s’attendre à ce que les risques sociaux liés à la généralisation de l’IA soient inévitables : pertes d’emplois liées à une digitalisation croissante des métiers, remplacement des tâches humaines par la robotisation, défis d’ordre éthique…Qu’en est-il ?
Révolution, utilité, mais aussi des limites
L’IA est aujourd’hui bien implantée dans les secteurs de l’économie via de nombreuses applications, que ce soit dans le secteur de la santé (diagnostique et traitement des pathologies), la cybersécurité (traitement et protection des données), la finance (optimisation de la gestion de portefeuille à haute fréquence), l’agriculture (détection d’irrégularités pour optimiser la fertilité des sols), le service client (agents virtuels) ou encore l’éducation (gestion des cours, aide au système de notation). Ces applications entraînent des répercussions directes, tant positives que négatives, sur l’emploi, pilier majeur du S dans l’ESG.
Secteurs les plus touchés en termes de main d’œuvre
Parmi les bonnes nouvelles, l’IA devrait créer une demande d’employés qualifiés dans les domaines liés aux données informatiques. Selon le Forum Economique Mondial, 97 millions d’emplois devraient être créés pour des postes de spécialistes du big data, des data scientists, des analystes en intelligence économique pour gérer les systèmes liés à l’IA. Les entreprises de tous secteurs devront s’adapter en formant leurs employés à ces nouvelles technologies, si bien qu’au global, les pertes d’emplois dues à l’automatisation des tâches devraient rester inférieures, à environ 85 millions, pour une balance nette d’emploi positive de 12 millions.
En revanche, les limites de l’IA sont réelles et elles ne pourront pas compenser des tâches humaines telles que l’intelligence émotionnelle, la compréhension d’un contexte, la gestion des biais des algorithmes. L’IA présente aussi des limites autour de la performance des données (risque d’erreur, manque d’interprétation des modèles) et de sécurité (protection des données privées et risque de cyber attaques).
Les conséquences de l’essor de l’IA vont au-delà du social et peuvent être sociétales, avec des classes sociales plus impactées que d’autres dans les lignes de métiers. En effet, il est prévu que les cols blancs soient moins remplaçables que les cols bleus.
Emplois les plus impactés par l’automatisation des tâches
L’IA, encadrée par l’humain
Par conséquent, l’IA comporte des risques et des opportunités pour le volet S de l’ESG. L’IA sera maîtrisée si elle se développe de manière responsable. A en croire les développements récents des instances dirigeantes, on peut s’attendre à une gouvernance robuste pour encadrer son essor. En effet, l’attention des dirigeants et des décideurs en la matière est croissante :
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Les règlementations sont plus nombreuses : selon le AI Index release de Stanford, le nombre de projets de lois contenant les mots « intelligence artificielle » dans 127 pays est passé de 1 en 2016 à 37 en 2022 ;
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Les dirigeant du G7 vont lancer un groupe de travail pour piloter « l’IA responsable » ;
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Le Conseil de l’ONU fixe des règles éthiques en adoptant des mesures préventives et de contrôle concernant l’IA ;
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L’UNESCO appelle à une mise en œuvre rapide en matière d’éthique de l’IA.
La prise en compte dans l’analyse ESG du déploiement de l’IA devient incontournable pour les investisseurs à mesure qu’elle s’étend à tous les secteurs et les zones géographiques.
NB : article rédigé entièrement par l’intelligence « humaine ».Sources :1 A Future That Works: Automation, Employment and Productivity, McKinsey and Company, 2017.
2 PWC Insights, the impact of automation on jobs, 2023.
Par Augustin VINCENT, Responsable de la Recherche ESG
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