La semaine dernière a débuté par la levée d’inconnues (certaines) concernant le paysage politique français. Bien que la surprise (défiant les sondages et les anticipations du marché) soit venue du classement en nombre de sièges des trois différents blocs, le scénario d’une Assemblée éclatée sans majorité distincte était déjà celui qui prévalait entre les deux tours.
Le soulagement est à l’œuvre sur les actifs européens, dans une moindre mesure pour les valeurs françaises, à l’image des performances des indices boursiers. Le CAC 40 continue d’afficher du retard et ne progresse «que» de +0.6% la semaine dernière. Depuis le début de l’année, le CAC 40 est en hausse de +5% alors que l’indice large Euro Stoxx 50 s’adjuge +15%... Naturellement, certains secteurs rebondissent après avoir été délaissés les dernières semaines, comme ceux dans le viseur du RN, notamment la construction (+2.3% pour les valeurs de l’Euro Stoxx 600). Les foncières cotées liées à l’immobilier reprennent également des couleurs (+3.4%), soutenues par une détente généralisée des taux et un climat moins anxiogène.
Le différentiel de rendement entre les dettes OAT et Bund se stabilise à 65 bps, justifié par un certain nombre d’incertitudes politiques bien présentes. Aucun nom à gauche n’est encore proposé pour Matignon. Emmanuel Macron semble difficilement en capacité de créer une coalition majoritaire (arithmétiquement compliquée). Il faudrait que tous répondent présent pour faire face au RN et à LFI qui resteront les forces indépendantes. Enfin, et au risque de se répéter, soulignons le calendrier serré entre Jeux olympiques, vacances parlementaires et date limite pour le projet de loi de finance 2025.
Ailleurs dans l’actualité et dans le monde, la semaine a été riche. Les investisseurs internationaux regardent effectivement ailleurs ! La normalisation de l’emploi, de l’activité et de l’inflation aux États-Unis est bien engagée. La baisse surprise de l'inflation CPI a suscité de vives réactions, et pour cause. L’inflation américaine de juin est sensiblement inférieure aux attentes. Toutes les composantes sont favorablement orientées. Les prix des biens restent négatifs pour le quatrième mois consécutif, les services (hors logement) augmentent de seulement +0,1% et les prix des logements reculent sensiblement à +0,17%, la plus faible hausse depuis janvier 2021. Au global, les prix progressent de 3% en rythme annuel en juin. Le marché de l’emploi retrouve ses niveaux d’avant covid. La semaine dernière, le nombre de demandes d’allocations chômage aux États-Unis a chuté pour atteindre 222 000, atteignant un nouveau plus bas de 5 semaines. Ces éléments confirment les propos de J. Powell selon lesquels le marché du travail «semble être totalement rééquilibré». Une première baisse des taux directeurs de la part de la Réserve fédérale américaine est maintenant attendue pour septembre avec 95% de probabilité (contre 60% en début de mois).
Ce week-end, Donald Trump a échappé à une tentative d'assassinat lors d'un meeting en Pennsylvanie, un État clé pour le scrutin. Cet événement pourrait renforcer ses chances de victoire en le présentant comme une figure forte, tandis que Joe Biden fait face à des inquiétudes concernant son état de santé. La convention républicaine, qui commence aujourd'hui à Milwaukee, devrait confirmer l'investiture de Trump et annoncer son futur vice-président. Nous devrions également y voir plus clair par rapport à son programme. Sa campagne consiste pour le moment à discréditer son adversaire J. Biden et son bilan. Les grands axes de son précédent mandat, qui pourraient rester d’actualité, incluent : des baisses d’impôts, des hausses des droits de douane, une augmentation de la production gazière et de pétrole, ainsi qu’un durcissement de l'immigration. Tout ceci dépendra de sa majorité au Congrès.
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