Après s’être battue contre les marchés, dans le but de tempérer leurs anticipations de baisses de taux rapides, la Banque centrale européenne (BCE) a, contre toute attente, décidé d’adopter un ton légèrement plus colombe (i.e. favorable à un assouplissement de la politique monétaire).
Ce retournement de situation, plus subtil que celui de son homologue américaine en fin d’année dernière, peut assez bien se résumer par ces mots d’Edgar Faure : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent »…
Sans surprise, la BCE a décidé, le 25 janvier dernier, de laisser sa politique monétaire inchangée. Le taux de facilité de dépôt demeure à 4 %, le taux de refinancement à 4,50 % et le taux de prêt marginal à 4,75 %. La BCE est désormais plus inquiète sur ses perspectives de croissance pour la zone Euro, mais elle a semblé, par la voix de Christine Lagarde, plus optimiste concernant l’évolution de l’inflation. Trois éléments justifient cette subtile inflexion : (i) la baisse des prix de l’énergie sur les marchés financiers à terme (gaz, électricité…) depuis la dernière réunion de décembre 2023, (ii) les mesures alternatives de progression des salaires (annonces publiées en ligne…) qui montrent une modération et (iii) la convergence, en décembre, de la plupart des indicateurs d’inflation sous-jacente, qui soulignent une intensification de la désinflation. Ces propos tranchent toutefois avec les récentes prises de parole des membres de la BCE, qui à défaut d’avoir réussi à recadrer de manière franche les anticipations de marché, avaient décidé d’indiquer que la période estivale serait la plus propice aux premières baisses de taux. Cette façon peu habituelle de communiquer avait eu pour conséquence d’effacer une bonne partie des attentes pour mars et avril. Quelques instants après la réunion du 25 janvier, jugée donc un peu plus colombe, la probabilité accordée par le marché pour une baisse de taux en avril est passée de ~40 % à ~80 %.
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