Dans un contexte de ralentissement industriel dans toutes les zones géographiques, d’effondrement du secteur immobilier chinois et de déstockage des métaux accumulés pendant la période de Covid, le cuivre a connu une année 2023 difficile mais a malgré tout résisté. 2024 a démarré timidement, mais pourrait marquer le début de la tendance séculaire du métal rouge !
En 2023, tout était réuni pour faire baisser le prix des métaux. Très utilisés dans l’industrie, qui a souffert aussi bien en Europe qu’aux États-Unis ou en Asie, et dans l’immobilier, qui a été particulièrement touché en Chine, mais également dans le reste du monde en raison de la remontée des taux d’intérêt, les métaux ont vu leur demande reculer… Tout du moins, dans ces secteurs traditionnels de l’industrie.
Le cuivre, véritable « couteau suisse » des technologies bas carbone
Si le métal rouge a bien résisté, c’est parce qu’un changement profond est en train de se produire côté demande. En effet, la prise de conscience de la nécessité de renoncer aux combustibles fossiles lors de la COP 21 à Paris en 2015, a donné le coup d’envoi à une course contre la montre pour repenser notre consommation d’énergie avec des moyens de production bas carbone. Le développement à marche forcée des capacités de production d’énergies renouvelables, éoliennes et panneaux photovoltaïques en tête, entraîne, depuis, une forte hausse de la demande de métaux pour ce secteur, inexistant il y a une quinzaine d’années. Le cuivre, véritable « couteau suisse » des technologies bas carbone, est indispensable à la fabrication des éoliennes (il y a entre 950 kilos et 5 tonnes de cuivre dans une éolienne), des panneaux solaires, des voitures électriques et des réseaux de transport d’électricité.
2023 aura été un véritable pivot puisque, pour la première fois, les investissements dans les capacités renouvelables ont permis de répondre à la croissance de la demande d’énergie mondiale. Dit autrement, 2023 est l’année à partir de laquelle la part des énergies fossiles dans le mix énergétique mondial devrait baisser. Et, pour rappel, nous partons de très haut : plus de 80% de l’énergie primaire consommée dans le monde est d’origine fossile et 2023, malgré le ralentissement économique, a vu la consommation de charbon, de pétrole et de gaz atteindre de nouveaux records !
Mais le mouvement est en marche. Le monde a ainsi installé un record de capacités renouvelables l’an passé, avec près de 540 GW de solaire et d’éolien, en progression respectivement de 85% et 60% par rapport à l’année précédente (source : AIE, Renewables 2023, janvier 2024). La Chine, en particulier, souvent critiquée pour sa consommation de charbon, a installé l’an passé autant de capacités renouvelables que le monde entier en 2022 !
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Par Benjamin LOUVET Directeur des gestions matières premières - OFI AM
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