Alors que le Rassemblement national de Marine Le Pen est arrivé en troisième position au second tour des élections législatives françaises, le gérant de portefeuille Jamie Ross examine les perspectives pour les actions françaises alors que les négociations commencent pour déterminer l'équilibre des pouvoirs d'un éventuel gouvernement de coalition de centre ou de centre-gauche.
Points à retenir :
- Le second tour des élections législatives françaises a donné lieu à un pacte de coalition entre le centre et la gauche, qui a mis fin à la tentative du Rassemblement national d'obtenir la majorité.
- Les investisseurs sont très attentifs à la composition du gouvernement définitif, qu'il s'agisse d'une "grande" coalition dirigée par le centre ou d'une coalition formée autour du nouveau Front populaire, une vaste alliance électorale de gauche.
- Le résultat de l'élection a contribué à dissiper certaines incertitudes, ouvrant la voie à une allocation stratégique aux actions françaises, mais un parlement sans majorité pose des questions pour l'Union européenne (UE) de manière plus générale.
Au second tour des élections législatives françaises, le choix se portait sur la paralysie politique ou sur un gouvernement dirigé par l'extrême droite. Un pacte de coordination entre le centre et la gauche a été formé pour réduire les chances de ce dernier. On peut dire que ce pacte a été couronné de succès, mais le résultat ressemble à un cas classique de conséquences involontaires, où la gauche a obtenu plus de sièges que prévu.
Notre récente vidéo European Espresso traitait des attentes après le premier tour des élections législatives anticipées de Macron. Le second tour a donné aujourd'hui un résultat qui va à l'encontre des attentes, aucun parti n'obtenant la majorité et nous entrons dans une période de querelles politiques avec la formation d'un gouvernement de coalition. Il semble très probable que l'alliance de gauche (Nouveau Front Populaire : 182 sièges) sera au premier plan des négociations, aux côtés du centre (Alliance Ensemble : 168 sièges). Les résultats étonnamment médiocres de l'extrême droite (Rassemblement national : 143 sièges) l'empêcheront probablement de jouer un rôle de premier plan dans ces discussions.
Qu'est-ce que cela signifie pour l'orientation politique ? La clé de la direction politique probable sera la composition du gouvernement de coalition final. En gros, il y a deux résultats possibles. La première est une sorte de "grande" coalition dirigée par le centre, avec des représentants de la gauche et de la droite. Cette issue serait considérée comme favorable aux marchés.
La deuxième issue potentielle est une coalition formée autour du nouveau Front populaire. Cette issue serait moins favorable aux marchés, mais l'équilibre des pouvoirs au sein du nouveau Front populaire serait un facteur crucial. Enfin, si les querelles politiques aboutissent à une impasse totale, une sorte de gouvernement technocratique serait l'issue probable. Cette issue serait bénigne pour les marchés. Plus la coalition sera à gauche, plus les marchés s'inquiéteront d'une augmentation potentielle des dépenses publiques, d'un éventuel revirement de la réforme des retraites, du gel des prix, de l'augmentation des salaires de l'État et d'une détérioration des relations avec l'UE. Comme nous le savons, la France a déjà un ratio dette/PIB supérieur à 100 %, de sorte que toute augmentation nette des dépenses publiques ferait l'objet d'une attention particulière.
À long terme, les événements de ces dernières semaines sont problématiques du point de vue de l'UE. Une UE forte a besoin d'une France forte presque autant que d'une Allemagne forte. La situation politique devenant moins claire dans les deux pays, le projet européen aura besoin d'un nouvel élan. En tant que gestionnaire, l'opinion générale était de réduire l'exposition aux actifs français lorsque le président Macron a annoncé l'élection surprise, reflétant ainsi la montée de l'incertitude. Le consensus s'oriente davantage vers l'identification d'opportunités d'investissement. Cependant, notre parti pris en faveur des entreprises pertinentes à l'échelle mondiale, plutôt que celles qui sont davantage axées sur le marché intérieur, restera une caractéristique de notre réflexion.
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