Le mois de juin aura vu les échéances électorales revenir au premier plan sur les marchés en France, aux États-Unis et en Angleterre sans remettre en cause à ce stade notre scénario central.
Aux États-Unis, le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden a mis en lumière la fragilité du camp démocrate et de son candidat. Le marché commence à anticiper une victoire de Donald Trump avec un programme (peu détaillé à ce jour) qui est considéré comme plus inflationniste - donc moins de baisse de taux de la Fed - mais contrebalancé par un probable renouvellement des baisses d’impôts initiées en 2017. Les marchés actions et obligations restant assez peu impactés à ce moment du calendrier.
En France, le résultat des élections législatives a conduit à une Assemblée nationale fragmentée où aucune majorité significative de gouvernement ne se dégage. Les prochaines mesures du futur gouvernement devront être vraisemblablement négociées texte par texte pour pouvoir être votées, ce qui semble exclure de grands changements de cap financiers alors que la trajectoire des finances publiques reste mal orientée. Ce point sera mis en lumière lors de la préparation du budget à la rentrée et des allers-retours avec la Commission européenne, où la France est mise en procédure pour déficits excessifs.
Les agences de notation devraient acter cet état de fait et mettre sous surveillance la note française, puis sa probable dégradation dans la catégorie « A » dans les prochains trimestres. Le spread France/Allemagne devrait donc s’établir à un niveau plus élevé qu’auparavant, un simple « A » traitant dans les 70 à 80 points de base aujourd’hui.
Ce contexte électoral s’inscrit néanmoins dans un cadre où notre scénario central se déroule comme évoqué et les impacts des spreads pourraient être absorbés par les variations de taux (le taux de l’OAT 10 ans est au même niveau que la veille de la dissolution). La modération observée de l’inflation et de l’emploi aux États-Unis, si elle continue de se poursuivre durant l’été, devrait permettre à la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser ses taux une nouvelle fois en septembre et possiblement en décembre.
Côté Banque Centrale Européenne (BCE), l’inflation reste sous surveillance mais la fragilité de la reprise économique devrait conduire la Banque Centrale à poursuivre son mouvement d’assouplissement par deux baisses également d’ici la fin de l’année.
Dans ce contexte, la classe d’actifs obligataire continue d’avoir nos préférences pour sa visibilité sur le rendement et dans un contexte de détente monétaire, en particulier la classe d’actifs du crédit de qualité ou spéculatif à Haut Rendement.
Aux États-Unis, les marchés actions sont restés assez insensibles aux événements et poursuivent leur trajectoire haussière, toujours tirés par le secteur technologique. L’Europe, et la France en particulier, marquent le pas. Nous ne changeons pas notre vue neutre avec convexité sur ce marché et sommes prêts à profiter d’épisodes de volatilité à venir pour nous repositionner sur les actions, en particulier compte tenu des perspectives économiques attendues sur 2025.
Par Éric BERTRAND, Directeur Général Délégué, Directeur des gestions, OFI INVEST
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