Le soulagement temporaire après les résultats du second tour des élections législatives n’a pas perduré. Les marchés actions, de plus en plus sensibles aux enjeux politiques doivent maintenant faire face à une nouvelle préoccupation l'aggravation des tensions commerciales entre la Chine et les États Unis.
L'événement majeur de la semaine a été la sévère correction des valeurs technologiques, observée aussi bien en Europe (Stoxx 600 Technology : -8,71%) qu'aux États-Unis (Nasdaq : -3,98%). Cette baisse est attribuable à des rumeurs de presse selon lesquelles l'administration Biden envisagerait de renforcer encore les restrictions à l'exportation de semi-conducteurs vers la Chine. Par ailleurs, Donald Trump a également pesé sur la performance du secteur en déclarant que Taïwan devrait rémunérer les États-Unis pour le soutien militaire qu'ils lui apportent.
Au terme de la semaine, les indices larges ont terminé en baisse, avec les actions américaines (S&P 500 : -1,97%) surperformant les actions européennes (Stoxx 600 : -2,68%). Cette surperformance est d'autant plus surprenante compte tenu de l'évolution des taux souverains des deux côtés de l'Atlantique. Aux États-Unis, le taux à 10 ans a augmenté de 5 points de base, en raison de la probabilité croissante d'une victoire de D. Trump et des risques inflationnistes associés. En revanche, en Europe, les taux à 10 ans allemands et français ont légèrement baissé, de 3 et 2 points de base respectivement.
En attendant, bien que les statistiques économiques et les déclarations des banquiers centraux aient été quelque peu mises de côté, elles fournissent néanmoins des enseignements importants.
Aux États-Unis, la croissance économique n'a pas fini de surprendre. En juin, les ventes au détail ont surpris en restant stables, contrairement à une prévision de baisse, et après une révision à la hausse de +20 pb pour mai (+0,3%). D’autres indicateurs, comme la production industrielle, ont également montré une accélération en juin, et le marché immobilier a affiché une résilience avec des mises en chantier et des permis de construire au-dessus des attentes. En outre, la forte augmentation des inscriptions hebdomadaires au chômage la semaine passée (+243k contre +229k attendus) reflète un apaisement des tensions sur le marché du travail.
Ces éléments confirment que le risque d'un ralentissement brusque de la croissance américaine s'atténue, tandis que la possibilité d'une prochaine réduction des taux directeurs par la Fed se renforce. Les membres de la Fed, notamment C. Waller et J. Williams, ont exprimé leur soutien à une baisse des taux lors de la réunion de septembre.
De l'autre côté de l'Atlantique, la BCE a, comme prévu, maintenu ses taux directeurs inchangés et a surtout évité de s'engager fermement sur l'évolution future de sa politique monétaire. Cette réunion marque une phase de transition, en attendant de nombreux indicateurs économiques cet été, avant d'envisager une reprise progressive de l'assouplissement monétaire dès septembre.
En parallèle, les statistiques économiques publiées dans la Zone euro restent préoccupantes. La production industrielle a continué de faiblir en mai (-2,9% en variation annuelle contre -2% attendu), un déclin accentué ce mois-ci par la faiblesse de la production en Allemagne. Cependant, une amélioration progressive semble possible, soutenue par le rebond prévu des nouvelles commandes dans un contexte de stocks faibles, la baisse de l'inflation, et l'assouplissement monétaire de la BCE. Cette tendance se reflète dans l'enquête trimestrielle « Bank Lending Survey » du T2-2024 de la BCE, qui indique un premier rebond de la demande de prêts des ménages européens après plus de deux ans de déclin.
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