Retrouvez le commentaire d'Antonio CAVARERO, responsable des investissements chez GENERALI ASSET MANAGEMENT.
« Les derniers indicateurs macroéconomiques suggèrent un possible atterrissage en douceur, avec un ralentissement de la croissance et un alignement progressif de l'inflation sur les objectifs des banques centrales. La confiance dans les secteurs de l'industrie et des services est inférieure aux seuils de croissance, ce qui laisse présager un ralentissement. Par ailleurs, les données récentes de l'IPC et de l'IPP montrent un déclin lent mais régulier vers les niveaux cibles.
Sans surprise, l'inflation est et reste au cœur de toute évaluation par les banquiers centraux, qui doivent trouver le bon équilibre avec les trajectoires de croissance attendues. À cet égard, le président de la Fed, M. Powell, a souligné l'impact potentiel d'une politique monétaire restrictive sur le marché du travail, suggérant un possible changement d'orientation de la Fed vers un soutien à la croissance plutôt qu'à la stabilité des prix, mais toujours avec la nécessité d'impressions d'inflation bénignes. La BCE dispose d'une plus grande marge de manœuvre, mais la désinflation ne peut pas être considérée comme acquise.
Les évolutions politiques et les menaces géopolitiques influencent les marchés financiers. Les élections françaises ont rappelé à tout le monde que la stabilité politique est un élément que les acteurs du marché examinent attentivement : si un parlement sans majorité empêche la mise en œuvre de politiques extrémistes, l'absence de réformes sera probablement un fardeau. Aux États-Unis, dans le cadre d'une campagne électorale extrêmement inhabituelle qui a vu l'attaque d'un candidat à la présidence et l'abandon de l'autre, les marchés escomptent une plus grande probabilité de victoire de Trump. Les "Trumpnomics" sont considérées comme bonnes pour les affaires et, par conséquent, pour les actions, mais aussi comme un possible fardeau supplémentaire pour le profil de la dette américaine.
Dans ce contexte, les placements en obligations d'État restent favorisés, en particulier en Europe, où la trajectoire de la politique monétaire semble clairement définie. Les investissements en obligations d'entreprises sont toujours soutenus par les stratégies de "portage", même si leur capacité à surperformer les obligations d'État semble limitée à ces niveaux. Sur le marché des actions, les prévisions de bénéfices pour le milieu de l'année semblent très élevées. Après le rallye du premier semestre, quelques semaines de correction partielle des principaux indices étaient probablement dues : les évaluations ont besoin de trouver une confirmation dans les bénéfices à venir, tandis que les incertitudes politiques doivent encore être résolues. La domination du dollar pourrait être remise en question par une éventuelle administration Trump, qui préfère historiquement une monnaie faible, mais l'absence d'alternatives viables et la solidité de l'économie américaine pourraient l’empêcher.
Alors que les marchés financiers naviguent dans les interactions complexes des indicateurs macroéconomiques, des événements géopolitiques et des politiques des banques centrales, il est essentiel d'adopter une approche prudente et fondée sur les données. En équilibrant les risques et les opportunités sur les marchés des titres à revenu fixe, des actions et des changes, les investisseurs peuvent se positionner stratégiquement pour faire face à la volatilité potentielle et tirer parti des tendances émergentes. »
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