Édito. L'issue de la réunion de la BCE, jeudi, ne tient plus vraiment du suspense. La semaine passée, les anticipations allaient - très - bon train (près de 90 %) vers une nouvelle baisse de 25 pb. Car il faut bien l'avouer, avec une inflation désormais sous l'objectif cible des 2 %, Francfort a d'autres chats à fouetter.
Ça tombe bien, les constantes conjoncturelles actuelles ne sont pas fameuses. Et, comme elle avait entamé son cycle haussier deux ans auparavant, l'instance monétaire semble désormais un chouïa à la bourre sur la phase inverse. La décision attendue d'un nouveau desserrement accélérerait la cadence - officieuse - d'un quart de pb par trimestre. Une urgence qui en dit long sur la nécessité de relancer le myocarde économique européen en arythmie. Loin de répondre à des marchés qui n'en demandent pas tant - mais n'en désirent pas moins -, ce nouvel assouplissement très politique fait surtout figure d'huile dans les rouages des deux principaux moteurs européens.
La France, tout d'abord, au notoire déficit excavé jusqu'à la béance, qui aurait bien besoin, en cette période de bricolage budgétaire, d'un supplément de marge. Afin qu'en sus des énergies consuméristes libérées par le reflux de l'inflation, sa croissance - et donc ses prélèvements - soit enfin en phase avec ses anticipations. L'Allemagne, ensuite, qui, toujours sur la bande d'arrêt d'urgence, indiquait la semaine passée s'attendre à une contraction de 0,2 % de son PIB en 2024, soit la deuxième année consécutive de vaches maigres - pour ne pas dire, décharnées. Et pour cause. Mûe par des économies de coûts - notamment énergétiques -, une partie de son industrie tend à se faire la malle, outre-Atlantique notamment. Converti à l'électrique, son secteur auto n'a plus de jus. Quant à ses exportations vers la Chine, elles lui reviennent irrémédiablement avec la mention : "destinataire inconnu à cette adresse"... En cet automne pluvieux, c'est un peu la déprime sur le Vieux continent, rendant donc indispensable une petite dose de sérotonine monétaire, sans attendre la consultation de novembre. Une largesse politique que la BCE peut se permettre puisqu'elle dispose actuellement d'une marge de manœuvre assez souple pour sortir l'économie européenne de son spleen conjoncturel.
Le graph. de la semaine
Des salaires en Europe qui repartent à la hausse
Source : Fidelity International - Macrobond - Banque Centrale Européenne - Octobre 2024
Performances
Classes d'actifs
Plongés dans une certaine indécision, les marchés n'étaient pas à la fête la semaine passée. Alors que l'emploi américain sur septembre alimentait en début de semaine les débats sur une politique d'assouplissement moins agressive de la Fed, jeudi, l'inflation aux États-Unis (à 2,4 % au-dessus des attentes) tendait à confirmer ce scénario. En dépit de ces incertitudes sur l'horizon monétaire, les actions s'adjugent - grâce aux marchés américains - la seule hausse de la semaine. À l'inverse, les matières premières signent la plus forte baisse. Malgré l'escalade des tensions au Proche-Orient et l'ouragan Milton en Floride, les cours du pétrole ont très légèrement reflué sur la semaine. Le prix du baril de Brent n'en demeure pas moins accroché au seuil de 77 dollars.
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