La Banque centrale européenne (BCE) devrait abaisser, ce jeudi, ses taux directeurs d’un quart de point au minimum, à moins qu’elle ne se décide à aller plus loin.
La prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE, prévue jeudi 12 décembre, est fortement attendue par la communauté financière. Pour cette dernière réunion de l’année, l’institution monétaire dirigée par Christine Lagarde devrait annoncer au minimum une baisse de 25 points de base de ses taux directeurs. Mais, la porte est ouverte pour un effort supplémentaire, comme le laissent entendre certaines déclarations de membres de la BCE, à l’instar de François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Nous ne serions pas surpris que cette baisse attendue ressorte à 50 points de base. Une fois de plus, les partisans d’une politique monétaire plus accommodante devront pour cela convaincre les tenants d’une approche conservatrice, c’est le cas de l’Allemande Isabel Schnabel.
Le rebond de l’inflation paraît très improbable au regard des derniers développements de l’actualité politique. Si le programme de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait être un facteur de soutien à l’inflation et à la croissance pour l’économie américaine, la zone euro devrait au contraire subir des pressions inverses dans un climat économique déjà atone. Sans pour autant tomber en récession. Sur le plan intérieur, le climat d’incertitude politique en France, mais aussi en Allemagne, n’est pas favorable à la conjoncture et envoie un mauvais signal aux investisseurs internationaux. Cette situation pourrait donc pousser la BCE à accélérer la cadence de son cycle d’assouplissement monétaire. Le taux « terminal » prévu à 1,75% d’ici juillet 2025 pourrait même descendre à 1,5%.
Sur les marchés obligataires, les volumes d’émissions des acteurs privés, en particulier des établissements financiers qui avaient largement profité des plans de soutien de la BCE (TLTRO), restent importants et proposent en conséquence des primes attractives. Ce contexte devrait continuer de créer des opportunités pour les investisseurs. En revanche, l’incertitude politique pourrait maintenir la volatilité à des niveaux élevés sur les dettes souveraines ainsi qu’une certaine défiance de la part des investisseurs pour ce compartiment, alors que le volume d’émissions restera très élevé en 2025.
Par Maxime Mura, Gérant Taux et Crédit IG de Swiss Life Asset Managers France
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