Notre-Dame de Paris se relève cette semaine. La cathédrale est le théâtre de tous les défis ! Les actifs français peuvent ils aussi renaître de leurs cendres ? Au premier rang, les précédents présidents de la République Une Ve République qui connaît des heures sombres.
Plus discret dans l’assemblée, Bernard Arnault, LVMH et le luxe, pourront ils venir en aide au CAC 40 qui connait une année plus que difficile. Nous avons aussi aperçu Elon Musk, représentant les magnats de la Tech américaine, qui enregistre une année nouvelle stratosphérique. Donald Trump, bientôt investi pour être le 47ème président des États-Unis, était présent, Volodymyr Zelensky était aussi assis dans la nef de l’église. Ces derniers doivent se rencontrer en marge de cet événement.
Tout comme le réveil de la cathédrale de Paris, le CAC 40 a profité d’une poussée début décembre (+2,7% la semaine dernière). Sur l’année cependant, l’indice parisien est en passe de connaître sa pire performance relative par rapport aux actions américaines depuis 1995 (le S&P 500 affiche +28% en dollars comparé à une performance de l’indice français quasi nulle). En cause : un environnement politique et fiscal incertain, la faiblesse du luxe dépendant du consommateur chinois, et de manière plus globale, un désintérêt de l'Europe (concurrence des États Unis, dépendance énergétique et guerres aux frontières, instabilité politique, Bruxelles et un trop plein de régulations...).
La France traverse une période d’incertitude politique, avec comme dernier épisode, la censure du gouvernement Barnier dans le cadre du rejet de la loi de finance de la Sécurité sociale pour 2025. Emmanuel Macron doit nommer un nouveau gouvernement qui devra être « adoubé » soit par les députés socialistes, soit par le RN de Marine Le Pen, qui est faiseur de roi.
Le Rassemblement National s’est dit ouvert aux discussions avec un nouveau Premier ministre, si tant est que ce dernier propose une trajectoire de réduction du déficit plus lente. Une figure que validerait le Nouveau Front Populaire paraît compliquée, tant ils semblent irréconciliables. En attendant, le gouvernement se contentera d’expédier les affaires courantes. Rassurons-nous, grâce au principe de continuité des services publics, qui empêche leur interruption au nom de l’intérêt général, la France n’est pas exposée à un « shutdown » à l’américaine (arrêt des administrations publiques). L’hypothèse la plus crédible ensuite, sera une reconduction du budget de 2024 et une nouvelle dissolution en juillet prochain, dans l’espoir d’une majorité plus confortable.
Finalement et paradoxalement, les marchés ont salué le rejet de « l’ambitieux » budget « d'austérité ». Plus de croissance, une trajectoire de réduction du déficit plus progressive... Les rendements obligataires se voient finalement soulagés de cette tournure. Après avoir atteint 86 bps d’écartement, le « spread » OAT Bund se resserre à 75 bps (différentiel de taux à 10 ans auxquels peuvent emprunter les deux États). À noter que l’adjudication de jeudi dernier de l'Agence France Trésor (mise aux enchères de nouvelles émissions) s’est réalisée sans encombre avec un appétit fort pour une obligation à 50 ans, souscrite à hauteur de 3 fois la taille de l’émission. Il semble largement prématuré et peu crédible que la BCE ait recours à son outil TIP (instrument visant à limiter les excès de divergences de conditions de financement au sein de l’UE). En revanche, la clé de répartition de réinvestissement du PEPP (enveloppe de soutien aux obligations) semble soutenir la thèse que la BCE apporte déjà une assistance aux obligations françaises. L’aide visiblement apportée par la banque centrale permet de geler les éventuelles ardeurs des investisseurs désireux d’attaquer la dette française.
Comme évoqué, D.Trump et V.Zelensky doivent se rencontrer dans les prochains jours. Le président ukrainien a affirmé son aspiration à une « paix durable ». De son côté, le futur locataire de la Maison Blanche a exhorté à un « cessez le feu immédiat » et à l’ouverture de négociations. Moscou exige que l’Ukraine lui cède quatre régions de l’est et du sud, actuellement partiellement occupées, tout en renonçant à rejoindre l’OTAN. Des demandes que Kiev considère inacceptables 2025 sera riche en rebondissements géopolitiques...
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