L'élection de Donald Trump en 2024, avec une majorité républicaine, représente un tournant politique et économique majeur. Son retour suscite des interrogations sur son pouvoir, ses implications géopolitiques et le risque d'une nouvelle guerre commerciale. Ce contexte entraîne une période d'incertitude pour le monde, notamment pour l'Europe, qui devra renforcer son autonomie économique et stratégique. Le défi sera de gérer une politique américaine imprévisible tout en évitant l'escalade des conflits commerciaux et en préservant la coopération internationale.
Donald Trump aura-t-il tous les pouvoirs ?
Bien qu’avec une majorité au Congrès Donald Trump disposera d’un levier de pouvoir considérable, il ne détiendra pas un pouvoir absolu. Il devra composer avec des freins institutionnels et politiques qui limiteront ses ambitions, tout en maintenant une tension permanente entre le président et les autres institutions notamment la banque centrale américaine. La Cour suprême, les médias et le fédéralisme américain représentent autant de contre- pouvoirs qui pourraient se manifester tout au long de la mandature, sans oublier les élections de mi-mandat, qui pourraient redistribuer les cartes.
Vers une nouvelle guerre commerciale ?
La politique économique de Donald Trump repose sur un protectionnisme affirmé. Ce retour à une posture offensive pourrait raviver les tensions économiques à l’échelle mondiale et avoir un impact durable sur les échanges commerciaux.
L’Union européenne, qui dépend étroitement des exportations de biens manufacturés et de produits agricoles, pourrait être la cible de nouvelles mesures protectionnistes. Durant son premier mandat, D. Trump avait imposé des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, ainsi que menacé d’élargir ces sanctions aux produits automobiles, un secteur clé pour des économies comme l’Allemagne. Un second mandat pourrait voir la réactivation de telles mesures afin de compenser un déficit commercial jugé comme excessif.
L’UE devra envisager des contre-mesures pour protéger ses secteurs stratégiques tout en évitant une escalade nuisible à l’économie mondiale. L’alternative pourrait passer par un renforcement des alliances commerciales avec d’autres économies comme la Chine ou l’Inde.
La Chine reste l’adversaire commercial principal de Donald Trump. Durant son premier mandat, il avait initié une guerre commerciale avec Pékin, en imposant des droits de douane sur des centaines de milliards de dollars de produits chinois. Malgré la signature d’un accord partiel en 2020, les tensions n’ont jamais vraiment diminué. Sous un second mandat, le président élu pourrait renforcer cette approche, ciblant non seulement les biens manufacturés mais également les technologies critiques comme les semi-conducteurs. Cela pourrait éroder les chaînes d’approvisionnement et pousser la Chine à intensifier ses propres politiques protectionnistes et à chercher des alliances économiques renforcées avec d’autres régions, comme l’Afrique ou l’Amérique latine.
Les relations commerciales des États-Unis avec leurs partenaires historiques comme le Canada et le Mexique pourraient également se complexifier. D. Trump a souvent critiqué l’accord AEUMC (anciennement ALENA) pour son impact sur les emplois américains et pourrait chercher à le renégocier. Les pressions à l’encontre du Mexique vont également dans le sens d’une politique migratoire très ferme affirmée lors de la campagne électorale. Cette instabilité pourrait créer des tensions au sein de l’économie nord-américaine et affecter à la fois les dynamiques inflationnistes et les chaînes de valeur intégrées entre les trois pays.
Quelles conséquences pour les marchés financiers ?
À quelques semaines de son investiture, l’incertitude demeure sur les implications pour les marchés du retour de Donald Trump. La « déglobalisation », accélérée post-COVID, amorce un monde multipolaire, rendant la diversification géographique essentielle pour s'adapter à des cycles économiques désynchronisés.
La politique économique de D. Trump pourrait bénéficier aux petites capitalisations et réduire la concentration du marché. Toutefois, ses mesures procycliques risquent d'entraîner une inflation plus élevée et de maintenir des taux d'intérêt élevés, bien que l’objectif de baisse des coûts de l’énergie pourrait atténuer ces effets.
Alors que l'Europe avance dans sa transition énergétique, les États-Unis privilégient les énergies fossiles, tout en gérant des enjeux climatiques, notamment avec le développement de mini-centrales nucléaires. Les initiatives de modernisation des infrastructures offriront des opportunités dans la transition énergétique. La demande énergétique mondiale en constante augmentation, nécessitera le développement de capacités en renouvelables. Leur déploiement, soutenu par des arguments économiques, géopolitiques et commerciaux, ne s’arrêtera pas par l’abrogation des objectifs climatiques. Par ailleurs, malgré son discours, l’impact sur l’emploi et la volonté de maintenir le leadership face à la Chine permettront aux entreprises du secteur de poursuivre leur développement.
En conclusion, les grandes entreprises américaines consolideront leur domination dans le secteur de l’intelligence artificielle, créant de nouveaux marchés et des gains de productivité. Ces entreprises offrent des perspectives intéressantes malgré des valorisations élevées en bourse. Les acteurs économiques devront donc faire preuve d'adaptabilité face à ces transformations.
Par François Pascal, Directeur de la Gestion Diversifiée
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