C’est LE sujet dont tout le monde parle ces derniers jours : l’élection présidentielle française. Si l’issue demeure incertaine, le consensus penche pour une participation de Marine Le Pen au second tour.
Dans sa dernière note, Lazard Frères Gestion se concentre sur une hypothétique sortie de la zone euro, proposition au cœur du programme de Marine Le Pen. La maison relève que même si elle arrivait au pouvoir, des barrières institutionnelles[1] se dressent. La maison de gestion rappelle que « la participation à la monnaie unique est inscrite dans les traités européens et l’appartenance de la France à l’UE est inscrite à l’article 88 de la Constitution ». Un « Frexit » aurait pour corolaire une modification de la Constitution, que la candidate d’extrême droite ne serait vraisemblablement pas en mesure de mettre en œuvre[2].
De son coté, Mirabaud AM estime que « la première classe d’actifs qui pourrait être touchée par un vote populiste en France serait l’euro[3] ». La maison pense néanmoins qu’à l’inverse du secteur bancaire[4], « les entreprises et les secteurs exportateurs pourraient bénéficier de la dépréciation de la monnaie ».
Pour David Zahn, responsable taux Europe chez Franklin Templeton, l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen déboucherait sur « un probable marché baissier sur les obligations d’État français. (…) [et] probablement une hausse de la volatilité pour les obligations françaises ».
De même, Yves Maillot, directeur actions européennes chez NGAM, table sur « un écartement significatif des spreads de taux OAT/Bund[5] doublé d’une forte remontée de la volatilité des indices actions ».
Pour Amundi, les risques sont peu probables certes, mais pas inenvisageables au regard des intentions de vote…
YK/EF
Voir aussi
[1] Articles 11 et 89 de la Constitution.
[2] Du fait d’un défaut de majorité au Parlement.
[3] Comprendre une importante dépréciation face aux principales devises.
[4] A cause du risque d’instabilité financière.
[5] Ecartement des rendements obligataires France-Allemagne