Les sondages l’avaient annoncé, c’est un duel Macron/Le Pen qui aura lieu au second tour des élections présidentielles. Prévisions avérées, marchés rassurés ? Premiers constats avec un tour d’horizon des sociétés de gestion.
Selon Victoire de Trogoff, gérante actions Europe chez Fidelity, « le résultat du 1er tour, observé de très près par le monde financier, est positif pour les actifs risqués mais ce résultat est en ligne avec les anticipations ». Dès lors, « si Macron remporte le 2nd tour dans 2 semaines, ce sont les résultats des entreprises qui devraient compter pour les marchés (…). Les fondamentaux vont pouvoir reprendre leur rôle moteur ».
Pour Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire chez Candriam, « les marchés ont accueilli positivement cette nouvelle avec un resserrement notable du spread OAT BUND de 14 points et un euro en hausse de plus de 1%. »
Chez State Street, Tim Graf, directeur de la stratégie macro, estime qu’« il semble très probable que les scenarios négatifs, déjà intégrés par les marchés ces dernières semaines, s’amenuisent d’ici le 2nd tour. Avec la baisse de la volatilité, l’écart des rendements entre la France et l’Allemagne devrait se resserrer et l’euro devrait conforter sa récente stabilité par rapport au dollar ».
Pour BlackRock, avec un Emmanuel Macron grand favori, « les actifs risqués européens devraient s’inscrire en hausse. Les spreads des OAT françaises devraient se resserrer tandis que les obligations allemandes, considérées comme une valeur refuge européenne, vont être mises sous pression. Une prime de risque politique devrait perdurer jusqu’aux élections législatives de juin ».
Perspectives rassurantes également chez Deutsche AM. Stefan Kreuzkamp, CIO, n’y va pas de mains mortes et s’exclame : « vive la France, et longue vie à l’Europe ! Tout comme aux actions européennes que nous avons surpondérées après les résultats des élections d’hier ». Le gérant exprime néanmoins un bémol quant à la mise en œuvre effective du programme du candidat Macron qui sera intimement liée à l’obtention d’une majorité parlementaire.
Du mieux, inévitablement, relève Igor de Maack porte-parole de la gestion chez DNCA. « Les indices (…) confirment l’accélération de la croissance en zone euro : ainsi la France affiche un niveau record (57,4 vs consensus 56,2). Pour la 1ère fois, l’indice PMI français dépasse l’indice PMI allemand. Avec un scénario politique acceptable, la France devrait donc connaître encore quelques semestres de croissance ».
Salman Ahmed, stratégiste d’investissement chez Lombard Odier IM avance que « les résultats de dimanche devraient être positifs pour l’Euro comme le montre déjà l’évolution des cours. Toutefois, la hausse devrait plafonner aux alentours de 2 % à 3 % sur une base pondérée des échanges dans la mesure où le cours de l’Euro n’a jamais privilégié le scénario d’une victoire de Mme. Le Pen ».
YK/EF