A l’heure où l’on assiste à un intérêt grandissant pour les ETF, des voix s’élèvent pour apporter un contrepoids à cet enthousiasme généralisé.
Des voix, oui, et du monde universitaire. En collaboration avec plusieurs établissements réputés[1], Charles M.C. Lee de l’université de Stanford, Doron Israeli, de l’IDC Herzliya[2], et Suran A. Sridharan d’Emory University[3] présentent les inconvénients liés à l’utilisation massive des ETF.
Les ETF conduiraient à la perte d’efficience des marchés.
Leur étude, mise à jour récemment, démontre qu'une augmentation du recours aux ETF est associée à un coût des échanges plus élevé. Cette hypothèse se matérialise par la mesure des écarts entre l’offre et la demande, qui impacte directement les prix des échanges.
De plus, on assisterait à une augmentation de la "synchronisation de retour sur investissement des actions". Ce phénomène se trouverait dans la corrélation entre les rendements des titres à l'échelle de l'entreprise et ceux du marché pris dans sa globalité.
Par ailleurs, les ETF donneraient lieu à une baisse du pouvoir prédictif du rendement courant pour les bénéfices futurs.
Enfin, on constaterait une baisse du nombre d’analystes couvrant les entreprises.
Pris collectivement, leurs résultats attestent que l'augmentation de la détention d’ETF engendre une augmentation substantielle du coût des transactions et des avantages moindres découlant de l'acquisition de l'information : le prix des valeurs est faussé car moins informatif sur les entreprises les composant.
Concrètement, le comportement des actions évoluerait en parallèle de la valorisation d’une entreprise ou de son secteur d’activité.
YK/EF
Voir aussi
[1] UCLA et Tel Aviv University.
[2] Interdisciplinary Center (IDC) Herzliya - Arison School of Business, Israël.
[3] Emory University, Atlanta, Etats-Unis.