Le gérant a décidé de mettre en place des frais en fonction des performances… tant à la hausse, qu’à la baisse.
Les commissions de surperformance ont une certaine logique : si le gérant se révèle particulièrement performant alors la maison de gestion garde pour elle une partie (souvent 20%) de la surperformance. Bref, les commissions de surperformance se présentent comme une approche « win-win » sensée aligner les intérêts des investisseurs et des gérants.
Sous réserve que ces commissions soient intelligemment construites : il faut par exemple que l’indice de référence par rapport auquel on appréciera la performance du fonds soit en cohérence avec ce dernier. On se souvient de fonds actions dont la performance était comparée à un indice monétaire…
Il y a aussi la question du « high water mark » : un fonds qui après une période de baisse ne fait que regagner le terrain perdu peut-il légitimement prélever des commissions de surperformance ?
Mais la critique fondamentale sur ces commissions tient à leur nature asymétrique : elles sont prélevées en cas de surperformance pour récompenser l’excellence de la gestion, mais elles ne sont pas activées en cas de sous-performance.
Importés des Etats-Unis, les « fulcrum fees » présentent eux une structure symétrique : en cas de contre performance les frais prélevés sur le fonds baissent. C’est ce que Fidelity s’apprête à mettre en place : « une réduction des frais de gestion annuels parallèlement à la mise en place de frais de gestion variables liés à la performance des fonds, et ce de manière symétrique ».
On devrait assister au cours du 1er trimestre 2018 à l’introduction de nouvelles parts donnant le choix à l’investisseur entre une « facturation » fixe et une facturation de type fixe (plus bas) + variable (bornée par un plafond et un plancher) fonction de la performance du fonds.
Pour l’heure, aucun détail ne fuite sur cette nouvelle structure de frais, en particulier le montant du fixe ainsi que les limites du variables.
Une chose est sûre, l’initiative sera observée de près. Reste à savoir si elle fera florès et si d'autres acteurs de l'industrie décideront d'adopter la même stratégie.
EF/FL