Membre du comité patrimonial du CSOEC (Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables), Frédéric Espirat revient sur les mutations en cours dans la profession comptable.
Assiste-t-on à une ubérisation de la profession comptable ?
Une ubérisation, non.
Par contre l’automatisation de la profession se poursuit. On estime qu’à court terme, d’ici 5 ans, la profession perdra 30% de son chiffre d’affaires sur ses missions régaliennes, avec entre autres le développement des logiciel comptable de 4ème génération.
Certaines missions vont être automatisées, mais pas le conseil qui va au contraire se développer d’avantage encore.
La profession est-elle consciente et prête ?
Oui, les professionnels du chiffre sont conscients de cette évolution qui est en marche depuis de nombreuses années ; de nombreuses études montrent qu’il y a un risque de perte de 95% de la tenue comptable.
Prête, pas nécessairement. La profession a l’habitude de fonctionner au forfait, il va falloir passer à une facturation à la mission. C’est moins simple qu’il n’y paraît.
L’avenir de la profession est-il en jeu ?
On compte environ 12.000 cabinets sur le territoire, sur les 5 à 10 prochaines années ce chiffre devrait rester stable. En revanche on voit se développer de plus en plus de missions « hors piste », dans le domaine du marketing par exemple, de la transmission d’entreprise, du conseil patrimonial.
Près de 48% des chefs d’entreprises s’attendent à être accompagnés par leur expert-comptable sur les questions patrimoniales. Mais ils ne sont que 12% à penser que l’expert-comptable est le plus à même de délivrer une expertise. Son rôle est plus d’être un interlocuteur pour aider son client à trouver les bons spécialistes.
EF/FL