Dans une lettre ouverte à l’ESMA (European Securities and Markets Authority) mais aussi à la SEC américaine, Noël Amenc, le charismatique professeur de l’EDHEC tire la sonnette d’alarme : la multiplication des fonds sur le thème des infrastructures conduit certains gérants à mettre en portefeuille des valeurs qui n’ont rien à voir avec le thème d’investissement.
D’ailleurs, Noël Amenc et Frédéric Blanc-Brude, en charge de la chair infrastructure n’hésitent pas à parler de « fake infra » pour désigner le phénomène.
On connait les bénéfices, réels ou supposés, des infrastructures telles que les autoroutes, aéroports, distribution collective (électricité, eau, etc) : prévisibilité des cashfows, business relativement défensifs, de ce fait cours de bourse plutôt moins volatils que la moyenne, faible corrélation avec les grandes classes d’actifs, etc.
Autant d’arguments qui expliquent l’engouement des investisseurs pour ce thème et les fonds qui le jouent. Au cours des années, on a vu se multiplier les produits autour des infrastructures. Ainsi, le nombre d’indices dédiés au sujet, pratiquement absent en 2000 est de près de 150 actuellement.
Problème : avec le développement bourgeonnant de ce marché, on assiste à des dérapages. C’est le cas notamment lorsque les gérants mettent en portefeuille des valeurs qui n’ont qu’un rapport ténu, voir diaphane, avec les infrastructures.
Les 2 universitaires qui ont publié une analyse de plus de 40 pages, fournissent une sorte de Top 10 des valeurs rencontrées dans les portefeuilles de fonds infrastructures qui n’ont rien à voir avec le thème :
Une mise au point salutaire, qui illustre comment le monde de la gestion n’échappe pas aux phénomènes de mode.
Pour consulter l’étude réalisée par l’EDEHC, cliquez ICI.
EF/FL