C’est sur fond de dette gigantesque (passée en 10 ans de 150 à 270% du PIB) que s’ouvre aujourd’hui le 19ème Congrès du Parti communiste chinois, un évènement pour les autochtones mais aussi pour l’ensemble des marchés mondiaux, le dernier grand pays communiste étant devenu au fil des années la 2ème économie mondiale.
Versant politique, sans surprise, Xi devrait voir son mandat de 5 ans renouvelé. D’autre part les organes du parti devraient connaitre un coup de jeune analyse Laetitia Baldeschi, co-responsable des études et de la stratégie chez CPR AM : « au sein du Bureau politique, qui réunit ving-cinq membres, organe décisionnaire du Parti, onze sont atteints par la limite d’âge (68 ans) ».
Tout cela est-il de bon augure alors que l’Empire du milieu occupe une place centrale dans l’économie de la planète ?
Il y a ceux qui comme Jan Boudewijns, directeur des gestions émergentes chez Candriam, pensent qu’il s’agit d’un non-événement. « Nous ne nous attendons pas à des changements, mais plutôt à la poursuite des projets de réforme en cours ».
Mais, grande question, le virage en direction d’une économie orientée vers la consommation intérieure plutôt que vers les seules exportations va-t-il se poursuivre ?
Stratège en chef de la gestion diversifiée chez Blackrock, Isabelle Mateos y Lago est confiante et voit un renforcement « des réformes pour soutenir les secteurs de la technologie, des services et des consommateurs à plus forte valeur ajoutée, les investissements dans les énergies alternatives et les politiques d'urbanisation et d'immobilier »
Reste qu’elle estime que « la croissance de la Chine est appelée à marquer le pas en 2018 après une année étonnamment vigoureuse ». Anticipation partagée par Jeik Sohn, directeur des investissements chez M&G, qui parle d’une « baisse de régime ».
Un changement de rythme de nature à impacter la croissance globale des émergents mais aussi la dynamique mondiale selon Witold Bahrke, stratégiste chez Nordea AM. « De notre point de vue, la reprise économique mondiale a été tirée par la Chine, pays contribuant le plus à la croissance globale et de loin. La situation cyclique s’articule donc plus que jamais autour de la Chine. »
EF/FL