Qu’on se le dise, la tendance est à la baisse des marges… c’est une des conclusions de l’étude publiée cette semaine par l’agence de notation Moody’s sur le marché européen de la gestion d’actifs : « Europe: AUM mix shift offsets positive market effect ».
Alors qu’au cours du premier semestre de l’année on a constaté une augmentation des encours de la gestion européenne de l’ordre de 4%, à quelques 9.000 milliards d’euros, dans le même temps les revenus sont globalement restés stables.
« Malgré une conjoncture de marchés favorable au premier semestre, les gestionnaires d'actifs européens n'ont pas été en mesure d'augmenter leurs revenus générés par les commissions » note Marina Cremonese, analyste senior chez Moody's. En cause : la transition de certains investisseurs de la gestion active à la gestion passive, qui affiche toujours un niveau de frais moins important, ainsi que des coûts de conformité et de compliance de plus en plus importants.
Du coup, « les commissions de gestion sont restées globalement stables au premier semestre 2017, en hausse de seulement 1% »
Derrière ces chiffres globaux, se cachent comme souvent des disparités. Certains opérateurs ont enregistré une hausse nettement plus forte des commissions : + 16% pour l’italien Azimut ou + 8,5% pour Amundi. Il est vrai que ce dernier a collecté près de 29 milliards d’euros au cours du 1er semestre.
La pression sur les marges devrait accentuer les mouvements de rapprochement et de concentration dans le secteur (voir par exemple récemment la rumeur d’un rapprochement en AXA IM et NGAM).
Et, note Marina Cremonese, on va conbtinuer à assister à une forte innovation en matière de structure de frais, comme ce que l’on a vu chez Alliance Bernstein, Allianz ou encore Fidelity qui a annoncé la mise en place de « fulcrum fees ».
Coté distribution, assez logiquement, il faut s’attendre à ce que les rémunérations soient de moins en moins attractives.
EF/FL