Connue des professionnels en France, et aussi du grand public Outre-Atlantique, Muddy Waters (« eaux troubles » en anglais) est un animal hybride, mi agence d’analyse actions, mi actionnaire activiste.
Depuis une semaine la maison fait parler d’elle ; et surtout d’une de ses cibles, le distributeur français Casino qui se serait sans doute bien passé de cette publicité.
L’affaire est rocambolesque.
De longue date Muddy Waters juge que l’action Casino est surcotée. Déjà en 2015 l’américain avait publié une note de recherche évaluant l’action Casino à moins de 7 euros… en même temps qu’il vendait le titre à découvert.
Pendant plusieurs mois, des proches de Carson Block, le patron de Muddy Waters, ont été sollicités par un journaliste du Wall Street Journal qui déclare enquêter sur Casino. Sentant l’embrouille, Carson Block organise une rencontre lundi dernier dans la suite d’un hôtel de New York, en présence d’un journaliste du Financial Time.
La suite est triviale : le patron de Muddy Waters indique à son interlocuteur qu’il n’est pas journaliste au WSJ, ce dernier le reconnait et indique être journaliste indépendant… avant de prendre la fuite.
C’est cet épilogue cocasse qui a conduit Muddy Waters le lendemain à saisir la justice afin d’obtenir de Google l’identité des personnes se cachant derrière 2 adresses gmail utilisées par un dénommé « John Does 1-5 ».
Mais qui se cache derrière John Does 1-5 qui a contacté différents collaborateurs de Muddy Waters en se faisant passer tour à tour pour un membre de l’AMF et une autre fois pour l’assistant personnel de Philippe Oddo ?
Décidément, les marchés réservent toujours des surprises.
Est-ce barbouze stipendié par Casino, ce que laisse entendre Muddy Maters qui parle d’opération d’espionnage et de déstabilisation ?
Consulter le compte Twitter de Muddy Water Research.
EF/FL