Co-fondateur de WastandVan Développement et de Net-Investissement, Stéphane van Huffel livre une analyse claire de la réglementation Mif II…
L’entrée en vigueur de Mif II le 3 janvier prochain n’est pas un problème, selon vous, si on a choisi le rôle qu’on veut jouer auprès de ses clients ?
L’enjeu de Mif II pour la profession porte sur la transparence et les conflits d’intérêts. Jusqu’à présent, les CGP étaient obligés de dire « comment », maintenant il va falloir dire « combien ». Cet exercice de transparence oblige chacun à définir clairement le rôle qu’il entend jouer auprès de ses clients.
Mif II dit que si on fait du conseil qui se veut indépendant, alors on ne doit pas percevoir de rétro-commission. Le cas échéant les rétro-commissions doivent aller au client et le professionnel est rémunéré en honoraire par son client, au même titre qu’un médecin.
A l’inverse, si vous faites le choix d’être pharmacien, alors vous êtes rémunérés sur la vente de produits.
Il y a quelque chose de malsain en France : la gratuité d’un service semble être normale. C’est une habitude trompeuse prise avec les banquiers.
Les professionnels sont-ils conscients et sont-ils prêts ?
Oui, ils sont conscients de la question, cela fait 3 ans que l’on en parle. D’ailleurs depuis 1 an, on voit les opérations de cession ou de rapprochement se multiplier.
Mais est-ce que pour autant les CGP sont prêts… En réalité personne n’est prêt car on ne dispose pas encore des textes qui transposent en droit français.
Comment voyez-vous l’avenir de la profession ?
Je le vois positivement. Il y a une réglementation avec laquelle il va falloir faire, avec des contraintes mais aussi des opportunités. C’est comme la digitalisation : cela ne signifie pas que l’on se passe totalement des équipes, c’est une erreur d’imaginer cela, mais qu’on travaille différemment.
On assiste aussi à une tendance chez certains confrères à vouloir aller sur l’amont, la production, en quelque sorte devenir laboratoire pharmaceutique. Je pense que cela signifie à terme pour les clients un appauvrissement de l’offre qui leur est proposée.
EF/FL