Ainsi la gestion passive pourrait représenter 90% des encours selon Jack Bogle, le gérant fétiche de Vangard qui s’exprimait dans le Financial Times, contre actuellement moins de 50% sur le marché américain.
Non qu’il doute que les gérants actifs ne puissent avoir une valeur ajoutée ; mais il est convaincu que, quoi qu’il en soit, la recherche des frais les moins chers sera un facteur important militant en faveur des ETF.
Ces déclarations interviennent alors que chaque semaine voit son lot de nouveaux ETF arriver sur le marché (citons parmi les produits récemment lancés un ETF jouant de le thème de l’égalité hommes-femmes, un autre sur le thème ESG européen, un dividende Europe, etc).
Le mois dernier, le poids lourds des ETF, le SPDR S&P500, drainait plus de 4 milliards de dollars en une semaine sur le seul marché américain. Il pèse aujourd’hui 254 milliards de dollars.
Bref, l’industrie de la gestion d’actifs est confrontée à une déferlante, un tsunami qui risque bien de ne rien laisser sur son passage.
Heureusement, pour rompre ce concert unanime sur les vertus irréfragables de la gestion passive, UBS a publié en octobre une étude nuançant la situation en Europe (« Why Does the Myth Persist that Passive Performs Better than Active in Europe? », « Pourquoi persiste le mythe que la gestion passive fait mieux que la gestion active en Europe ? »).
Pour étayer leurs propos, les équipes d’analyse du banquier ont passé au crible les performances de plus de 25.000 fonds européens sur 20 ans. Il apparaît que les fonds actifs ont, en moyenne, fait 42 bp de mieux par an que leur indice depuis 2000. La surperformance par rapport aux ETF est encore plus importante.
Alors actif ou passif ? Il semble bien que la question ne se pose plus en ces termes. On sait aujourd’hui qu’il faut fuir les fonds faussement actifs (les fameux « closet index », voir l’article « Avez-vous ces fonds dans vos portefeuilles ? »).
Et que loin de s’exclure, fonds actifs et fonds passifs ont chacun un rôle à jouer dans les portefeuilles, avec comme pivot l’allocation qui indique ce qui doit revenir à chacun.
EF/FL