« Contre toute attente, la création monétaire de la BCE amène à peine l’inflation au seuil symbolique de 2 % (…) » analyse Bruno Colmant chef économiste de la banque Degroof Petercam dans sa dernière note. 10 explications possibles :
1 Le niveau d’inflation ne peut pas s’analyser dans le temps court, mais plutôt dans le cycle long (1).
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2 Le vieillissement de la population (…). Une population âgée consomme et investit moins. On constate même une augmentation de la propension à épargner qui obère la consommation.
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3 Nos économies traversent un choc technologique (…) cette révolution, destructrice d’emplois, suscite une défiance qui accompagne la constitution d’épargne tout en limitant la rémunération relative du travail humain (…). La révolution technologique conduit à éroder l’inflation.
4 Pour certains économistes, l’économie mondiale serait d’ailleurs entrée dans une période de stagnation séculaire, c’est-à-dire une période prolongée de faible croissance économique.
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5 Le choc conjoncturel de 2008 a constitué un traumatisme profond : (…) la précarisation de l’emploi (…) entraîne une atténuation des revendications salariales (…). Cela conditionne négativement l’inflation qui est elle-même étouffée par une concurrence salariale dans la zone euro.
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6 La peur de la chute sociale suscite des comportements prudents d’épargne. Il en résulte une pression négative sur la consommation et sur les investissements de nature désinflationniste.
7 La dette publique étouffe la croissance et donc l’inflation.
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8 Au sein de la zone euro, la gestion de la crise a contribué à aggraver les convergences déflationnistes.
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9 Dans certains secteurs, l’économie traverse un phénomène de désendettement qui comprime l’activité économique.
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10 Autres phénomènes : la sphère marchande devient une salle d’enchère universelle au sein de laquelle de grandes plateformes de commerce, tel Amazon, suscitent une transparence des prix qui compresse l’inflation.
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EF/FL
Voir aussi
(1) [Dans les années 70] les gouvernements occidentaux tentèrent de stimuler l’économie par une politique de déficit budgétaire qui embrasa l’endettement public, déclencha une inflation eschatologique (…). Au début des années 80, les banques centrales agirent de manière synchronisée pour atténuer cette inflation. Il s’ensuivit une période qualifiée de « grande modération » qui conduisit, après la récession de 2009, à une inflation très basse, et sans doute trop basse.