Benoit Grisoni, directeur général adjoint de Boursorama Banque, commente l’actualité de la banque en ligne.
Orange Bank, ça vous empêche de dormir ?
Au contraire : tout ce qui fait du buzz autour de la banque en ligne est bon pour nous !
Orange Bank a fait le choix du « phygital » avec une présence en boutique, c’est une expérience intéressante. Le potentiel de la banque en ligne est énorme, nous regardons toutes les initiatives avec beaucoup d’intérêt.
Il est intéressant de voir ce que va donner la reprise de Nickel par BNP Paribas qui a d’autre part déjà Hello Bank.
Vous allez sur la clientèle pro à pas mesurés, en vous adressant surtout aux entrepreneurs individuels. C’est parce que vous craignez de froisser la maison mère ?
Non, c’est parce c’est notre façon de faire : avancer progressivement, pour construire durablement. En 3 ans, nous sommes passés 600.000 à 1,2 million de clients ; il faut faire les choses bien et ne pas s’engager dans une fuite en avant.
Cette offre vient en complément pour des particuliers qui sont déjà clients et qui peuvent ainsi, à partir d’une seule console, accéder à leur compte personnel et professionnel. C’est une offre bien structurée qui va encore évoluer.
Est-ce qu’un jour Boursorama va gagner de l’argent ?
Mais on a gagné de l’argent par le passé, jusqu’en 2014. Aujourd’hui nous évoluons autour du break-even. Tout simplement parce qu’on investit beaucoup : je vous ai parlé du nombre de clients qui a considérablement augmenté en 3 ans, cela requiert des investissements conséquents pour maintenir une excellente qualité de service.
Ceci étant dit, nous sommes clairement une entreprise commerciale qui a vocation à gagner de l’argent.
Vous investissez beaucoup dans les médias, avec entre autres une véritable web TV. C’est pas un peu une danseuse ?
Nous avons la conviction qu’il ne faut pas lâcher notre métier historique, la bourse.
Avoir une stratégie de contenu pour nos clients est essentiel : si je veux que mon client soit autonome, qu’il soit actif, alors il faut l’informer, le former. Nous sollicitons des experts qui viennent parler avec une totale liberté de parole, c’est à notre sens plus efficace que d’avoir des guichets.
La banque en ligne ne signifie pas qu’il n’y a pas de contacts, pas d’échange, au contraire.
Vous semblez être un banquier heureux, les fintech n’ont pas de secret pour vous… c’est quoi l’avenir ?
Notre objectif est de dépasser le seuil de 2 millions de clients en 2020.
Parallèlement, nous allons élargir notre offre professionnelle. Et nous renforcer sur la cible des 12-17 ans.
EF/FL