Déjà en défaut de paiement, le Venezuela est définitivement plombé par le défaut de sa principale compagnie pétrolière, PDVSA.
Jusqu’où dégringolera le pays ? Et surtout, la contagion aura-t-elle lieu ? Pour l’heure les marchés de la dette émergente se tiennent et on ne constate pas de phénomène de contamination. Mais parfois, on le sait, il suffit d’un évènement exogène (ici un défaut en Amérique du Sud) pour que certaines faiblesses finissent par remonter à la surface.
Pour l’heure les CDS, qui sont un bon indicateur de la confiance accordée à un émetteur, ne se sont pas envolés sur les différentes dettes émergentes, contrairement à ce qu’on constate pour le CDS sur la dette vénézuélienne à 5 ans qui est sous tension.
Mais les commentateurs ne s’y trompent pas, font la part des choses. Et ne manquent pas de rassurer marchés et investisseurs.
Ainsi, dans une noté publiée hier, Deutsche AM avance que « une crise de la dette en Chine est très peu probable ». Le gérant souligne que si la dette publique total du pays s’élève à près de 260% du PIB, il convient de regarder en détail : hors dettes de collectivités locales et celles des entreprises publiques, la dette centrale s’établit à moins de 40%. Et puis, ces dettes sont détenues par des investisseurs locaux… comme au Japon.
Chez JP Morgan AM, Michael Hood, stratégiste en allocation, vient de renouveler sa confiance sur la classe d’actifs, « nous surpondérons actuellement les actions et la dette des pays émergents car ces deux classes d'actifs font partie de notre stratégie de fin cycle ».
Comptant parmi les acteurs les plus en vue de la dette EM, M&G émet le même son de cloche. Claudia Calich, responsable de la dette émergente, est sereine : « je m'attends à une contagion très limitée aux crédits d’autres marchés émergents, car le Venezuela fait face à une crise économique et politique depuis de nombreuses années, ce qui a considérablement affaibli sa capacité de paiement."
Il est clair que le pays est en bute à une certaine idiosyncrasie : gestion politique calamiteuse, endettement persistant, inflation pharaonique à 1.000%, manque d’investissements productifs et perte de confiance de prêteurs…
Bref l’économie vénézuélienne est bloquée ; mais il s’agit d’une situation qui lui est propre.
EF/FL