On prend les mêmes et on recommence ? Présentant ses vues sur les marchés pour l’année à venir, Christophe Donay, directeur de la recherche macroéconomique chez Pictet Wealth Management, estime que les même tendances devraient prévaloir en 2018 comme en 2017.
Même si plusieurs questions se posent, l’économiste est positif, « nous ne voyons pas de récession se profiler. Une fois de plus, pour 2018, nous écartons de notre scénario central un renversement du cycle économique américain et l’avènement d’un marché baissier ».
En effet, on a beau avoir aux Etats-Unis un cycle de reprise particulièrement long (il s’agit de la 3ème plus longue période d’expansion depuis l’après-guerre), en terme de « densité » note Christophe Donay le potentiel reste encore très important : « seule une suraccumulation, souvent dans l’investissement et le crédit, déclenche un retournement de cycle. Notre analyse de densité du cycle montre que les stigmates d’une suraccumulation restent absents. »
En revanche il se montre plus réservé quant à la capacité d’action des banques centrales qu’il juge au « bout du rouleau », elles vont devoir inventer un nouveau modèle.
Si en Chine le spectre de la dette devient préoccupant (elle a doublé en 20 ans, son poids passant entre 1996 et 2017 de 130 à 260% du PIB), il convient toutefois de noter un ralentissement de la croissance de cette dernière.
Reste que les autorités chinoises doivent réaliser un exercice délicat pour limiter le recours au crédit sans envoyer de signal négatif aux opérateurs.
En zone euro, on note que l’ « investment gap » qui s’était creusé à partir de 2008 jusqu’en 2012/2013 a cessé de s’accroitre.
En ce qui concerne la France, même si les mesures prises par la nouvelle administration sont de nature à donner de l’air à l’économie, (réglementation du marché du travail plus adapté, allègement de la fiscalité des entreprises qui devrait être ramené au taux de 25% de prélèvement sur les bénéfices à horizon 2022), force est de constaté que l’écart ne cesse de se creuser avec le voisin allemand.
EF/FL