Le point de vue de Michaël Fay, directeur des gestions diversifiées d’OFI AM.
On entend de plus en plus parler de l’approche « quantamentale », alliance du quantitatif et du fondamental. Ça semble séduisant, mais concrètement on parle de quoi ?
C’est relativement simple : on a d’une part une approche quantitative pour définir un cadre de risque, en termes de volatilité, de max drawdown, de corrélation… Cela permet de fixer un cadre, avec des gardes fous. Ce modèle quantitatif est indispensable lorsqu’on intervient sur une multitude de classes d’actifs.
Donc on a des modèles pour gérer les risques, mais il faut aussi des hommes pour gérer la performance. C’est en quelque sorte la mise en œuvre : le réglage fin du curseur, la sélection des supports… Et aussi la prise en compte de potentiels chocs exogènes, le vote du Brexit par exemple, qu’il est difficile de formaliser dans un modèle.
L’approche quantamentale, c’est bien l’alliance de ces 2 façons d’appréhender l’environnement.
Pour l’année qui vient, quels sont les 3 facteurs de soutien que vous identifiez ?
Si je devais en citer 3, je dirais : les chiffres macroéconomiques qui sont bons. Même chose avec les chiffres microéconomiques : les entreprises ont reconstitué leur marge de manœuvre.
Et puis il faut aussi tenir compte de l’interventionnisme des banques centrales dont nous pensons qu’il sera important au moins jusqu’à la fin du 1er semestre 2018.
Et les 3 inquiétudes ?
La Chine, avec en particulier l’immobilier et le secteur financier. Il n’y a pas de raison que cela déraille, les autorités chinoises sont passées maitre dans l’art du réglage, mais il faut surveiller.
Un autre risque serait un choc sur la volatilité. Elle est très basse actuellement, de nombreux produits sont adossés à la volatilité. Un choc pourrait être auto-générateur.
Et puis il y a toujours le risque géopolitique, souvent par essence imprévisible…
Je mentionnerai quand même un 4ème risque : une erreur de politique monétaire d’une banque centrale. Par exemple la Fed qui déciderait d’augmenter les taux trop vite.
EF/FL