Janet Yellen a annoncé hier une hausse de taux supplémentaire (la 3ème de l’année) de 25 points de base à 1,50% lors de sa dernière conférence de presse à la tête de la banque centrale américaine (elle ne sera remplacée par Jay Powell que suite à la prochaine réunion, le 31 janvier 2018).
Cette décision était largement anticipée par les investisseurs compte tenu de la solidité de la croissance économique, de la faiblesse du taux de chômage et de conditions financières extrêmement favorables.
Il est d’ailleurs intéressant de noter que ces dernières ont continué de s’assouplir malgré quatre hausses des taux d’intérêt depuis décembre 2016. Ainsi, la politique monétaire plus restrictive de la banque centrale n’a jusque-là pas eu d’effets importants sur la disponibilité et le coût du crédit : la dette des entreprises en pourcentage du PIB se situe désormais à un plus haut historique.
En 2018, nous prévoyons une remontée graduelle de l’inflation et quatre hausses des taux d’intérêt directeurs pour atteindre un canal de 2,00-2,25%.
En effet, les dernières prévisions économiques mettent en avant la confiance des membres du FOMC sur la croissance économique pour 2018, révisée à 2,5%. Le taux de chômage est également attendu à un taux historiquement bas de 3,9%. Les membres de la Fed ont en grande majorité intégré dans leurs prévisions les effets du programme de relance fiscale actuellement en discussion au Congrès.
À en juger par les prévisions de croissance pour 2019 et 2020, les effets à plus long terme sont cependant jugés limités.
D’un point de vue institutionnel, le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale subira un tournus important l’année prochaine. En effet, sur les douze membres votants cette année, dix seront remplacés en 2018, dont les deux membres qui ont voté contre cette dernière hausse des taux. En plus des rotations usuelles, les départs de Yellen en février et du Président de la Réserve fédérale de New York William Dudley durant l’été amèneront leur lot d’incertitude…
*Valentin Bissat est senior économiste chez Mirabaud AM.
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