Bientôt Noël et déjà la saison des Perspectives 2018… Les réunions et communiqués de fin d’année se multiplient pour donner leur vision de l’exercice à venir ; et comme souvent dans ce genre d’exercice, les experts sont pris entre 2 injonctions pas facilement conciliables : donner un point de vue propre (pour exister) et prendre garde à ne pas trop s’éloigner du consensus (pour éviter d’avoir tort tout seul).
Et le consensus s’est légèrement incurvé : après les marchés américains attirants mais trop chers, les obligations en fin de course et l’Europe bon marché et attractive, la fin d’année est propice aux examens de conscience ; et si nous avions mangé notre pain blanc ?
C’est sous forme d’interrogation elliptique que la question se pose chez EDRAM en prévision de sa conférence de rentrée en janvier : « tout sera-t-il vraiment trop cher ? ».
Car à force de monter, les marchés actions commencent à donner le vertige à certains et on sent que cela ne pourra pas continuer indéfiniment. Certes, pour justifier le maintien de PER confortables, on peut arguer du fait que les bénéfices sont appelés à une belle croissance en 2018, on parle de 10% ! Mais quand même, estime Dominic Rossi, responsable monde des investissements actions chez Fidelity : « actions, des performances engrangées par avance ».
Bref, il n’y aurait plus trop de grain à moudre en matière de valorisation. Certains vont même jusqu’à anticiper une baisse : « vers une correction imminente des marchés ? » feint de s’inquiéter Lukas Daalder, patron des investissements chez Robeco.
Belle moisson 2017 sur les actions, mais aussi sur les obligations comme le rappelle Isabelle Mateos y Lago, chef de la stratégie chez Blackrock : « les obligations ne sont pas en reste avec 7%, un record depuis 2009 ».
Alors que chacun s’accordait à anticiper une traversée du désert pour les produits de taux, « l’année 2017 va être considérée comme un bon cru pour tous les segments obligataires » confirme Charles McKenzie, directeur des investissements obligataires de Fidelity.
Mais prévient Isabelle Mateos y Lago « répéter ces performances en 2018 semble peu probable »…
EF/FL