Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam, estime que le risque est écarté.
« Les investisseurs de la planète entière se sont habitués aux politiques accommodantes des banques centrales. Après plusieurs années de taux zéro et d’achat d’actifs, il reste à savoir si les marchés obligataires s’effondreront lorsque la configuration monétaire se normalisera à partir de 2018.
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La BCE reste prudente dans sa démarche en poursuivant son programme d’assouplissement quantitatif. Le nouveau président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell, appelle de son côté à la prudence.
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Le cycle expansionniste actuel figure parmi les trois plus longs cycles observés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et sera certainement prolongé suite au vote du plan fiscal outre-Atlantique. Pourtant les marchés n’anticipent pas plus que deux hausses de taux en 2018, alors que trois hausses minimum semblent probables.
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D’un point de vue économique, avec une croissance supérieure à 2%, l’inflation devrait regagner progressivement du terrain. La BCE réduira ainsi son programme d’achats d’actif dès janvier à un rythme de 30 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre prochain pour le clôturer en fin d’année. Le premier relèvement du taux directeur devrait alors intervenir au deuxième semestre 2019.
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Une décennie d’interventionnisme monétaire s’achève en cette année 2018, laissant présager un retour aux fondamentaux économiques. Malgré l’omniprésence des événements de risque majeurs – le Brexit, la Corée du Nord et l’incertitude liée à la politique américaine, entre autres – la volatilité frôle des niveaux historiquement bas, conséquence inattendue des politiques de QE. Le retrait de ce soutien d’urgence monétaire signale certes une nouvelle ère pour les actifs obligataires, mais un éclatement de la bulle semble toutefois peu probable pour 2018."