« 2018 se présente sous des auspices favorables pour l’économie mondiale », le propos est clair pour autant Philippe Uzan, directeur des gestions Edmond de Rothschild Asset Management, qui présentait hier ses vues sur l’année qui vient de démarrer et qui invite à être sélectif.
Cotés macro et politique, il n’y a plus de sujet, les indicateurs sont au vert. Toutefois il faudra être attentif au rythme de la normalisation des politiques monétaires ; et sélectif face à des valorisations parfois trop élevées sur plusieurs classes d’actifs.
En ce qui concerne les actions, EDRAM affiche une nette préférence pour le Japon et l’Europe continentale, au détriment des US et des marchés émergents.
En effet, en Europe on juge qu’il y a un fort potentiel de rattrapage avec des anticipations de bénéfices en hausse. Le géant préfère les valeurs domestiques orientées vers la consommation comme par exemple des bancaires du type BNP Paribas, ING, Intesa ; ou l’automobile.
A noter que les portefeuilles ont intégré des valeurs comme Carrefour et Casino dont le cours est devenu attractif après un parcours boursier 2017 parfois mitigé.
En ce qui concerne le Japon, malgré une défiance des investisseurs (avec des flux qui sont restés faibles), il existe de « belles opportunités et ce dans un cadre d’une politique monétaire stable et d’une dynamique de croissance récurrente depuis 7 trimestres consécutifs ».
A l’inverse, les Etats-Unis affichent des niveaux valorisation jugées globalement trop élevés même si certains secteurs restent sur les radars. C’est le cas notamment de la santé et du secteur bancaire qui devrait bénéficier de la politique de dérèglementation de Donald Trump.
Sur le front obligataire, Philippe Uzan estime que « faire de la performance sur la classe d’actifs sera un réel défi, pas la peine de chercher son salut à l’international du fait des risques de change ».
Néanmoins, pour la maison le crédit demeure préférable aux obligations d’Etat.
Préférence également pour les obligations subordonnées financières qui devraient, bénéficier d’une hausse de la profitabilité des banques et de leur risque de crédit.
Les taux semblent bien demeurer la plus grosse incertitude pour 2018.